Un sommet pour préparer le Nord canadien au vieillissement de la population
Un sommet sur le vieillissement au Yukon a fait salle comble à Whitehorse (capitale territoriale) attirant environ 200 participants, surtout des aînés, avides de suggérer au gouvernement des solutions pour améliorer les services.
La population des aînés du territoire a pratiquement doublé, augmentant de 90,4 %, en 10 ans pour s’établir à 4784 personnes de 65 ans et plus en décembre 2017.
Ce nombre représente 12,4 % de la population générale qui en comparaison a augmenté pour la même période de 18 %, selon le Bureau des statistiques du Yukon.
Le gouvernement territorial cherche à ajuster son offre de services et lance donc un processus de consultations publiques qui s’échelonnera sur les six prochains mois.
Toutes les routes ne mènent pas à la capitale
Dans ses remarques, la ministre de la Santé et des Services sociaux, Pauline Frost, a fait rire l’audience en affirmant qu’il ne fallait pas systématiquement se retrouver au centre de soins de longue durée Whistle Bend (à Whitehorse, la capitale territoriale) dont l’ouverture est prévue cet automne.
« Au bout de ces consultations, nous voulons pouvoir offrir les bons programmes et les bons établissements. Nous voulons avoir une approche à long terme pour nous assurer d’être prêts pour la population vieillissante de 2030. […] C’est la première fois que tous ces aînés se regroupent pour nous donner leurs idées. »
D’un revenu minimum garanti à un guichet unique de services aux aînés, les participants ne manquaient pas d’idées. La salle était même trop petite pour accueillir tous ceux qui souhaitaient y participer.
Quelle est votre priorité?
« C’est l’écart de temps entre le moment où tu es dans ton propre logement et le moment où tu vas aller habiter dans un centre de soins prolongés. On veut que les gens vivent bien, mais il faut plus de programmes que ce que l’on a présentement », dit Patricia Brennan, responsable des programmes aux aînés de l’Association franco-yukonnaise.
La conférencière, la gérontologue de l’Alberta, Norah Keating, a étudié cette population de par le monde. Son observation principale entoure le besoin de briser l’isolement, un aspect qui menace selon elle le Yukon.
« Le Yukon a un environnement et un climat difficile. Penser à l’hiver et l’impact sur l’isolement est un aspect important. Le Yukon a par ailleurs un très bas taux de densité de population à 0.1 % par kilomètre carré, un autre aspect à prendre en considération. »
L’inclusion est un autre sujet de discussion important pour les participants qui souhaitent participer au processus décisionnel. La consultation publique se rendra d’ailleurs dans les collectivités du territoire pour recueillir les idées de ces habitants.
Susan Clark qui a déménagé au Yukon pour y prendre sa retraite espère que le gouvernement prendra bonne note des idées émises. « Il arrive trop souvent que les gens au pouvoir n’arrivent pas pour quelconque raison, politique ou autre, à mettre en oeuvre les idées du public. »