Un rapport décrit la confusion lors de l’évacuation de personnes âgées de Yellowknife

Groupe de gens âgés en fauteuil roulant dans un hangar, en août 2023, à Yellowknife.
Les patients de l’établissement de soins de longue durée AVENS ont attendu plusieurs heures avant de pouvoir être évacués de Yellowknife en 2023, selon un rapport. (Photo d’archives/Patrice Harvey/Forces armées canadiennes)

Un rapport fait état de confusion et de situation de risque lors de l’évacuation des personnes âgées de l’établissement de soins de longue durée AVENS, en 2023, lorsque Yellowknife était menacée par des feux de forêt.

Une copie du rapport AVENS and the 2023 Wildfire Evacuation a été obtenue à la suite d’une demande d’accès à l’information. On peut y lire des détails troublants sur la façon dont les résidents de l’établissement ont été évacués en août 2023.

Le rapport décrit notamment comment la plupart des employés d’AVENS ont quitté la ville après la déclaration de l’ordre d’évacuation. Un petit nombre d’employés s’est alors retrouvé à devoir prendre soin des résidents et à assurer leur évacuation en sécurité.

Un membre des Forces armées canadiennes se tient de dos prêt à recevoir trois personnes en chaise roulante à bord d'un aéronef, à Yellowknife, le 17 août 2023.
Un membre des Forces armées canadiennes se tient prêt à recevoir des personnes à mobilité réduite à bord d’un aéronef CC-130 Hercules du 436e Escadron lors d’opérations d’évacuation, à Yellowknife, le 17 août 2023. (Photo : Patrice Harvey)

Le chef de la direction d’AVENS, Daryl Dolynny, décrit une équipe squelettique responsable du bien-être de 57 résidents, dont certains atteints de déclin cognitif ou de graves problèmes de mobilité.

AVENS a aussi appris qu’il était responsable de l’évacuation de ses patients deux semaines seulement avant la déclaration de l’ordre d’évacuation. Le plan d’urgence d’AVENS ne contenait aucune mesure en cas d’évacuation.

Daryl Dolynny est chef de la direction de l’établissement de soins de longue durée AVENS. (Photo : Radio-Canada/Julie Plourde)

Selon M. Dolynny, les employés d’AVENS tenaient pour acquis qu’en cas d’évacuation, ce serait l’Administration des services de santé et des services sociaux qui en serait responsable, car AVENS est sous contrat avec elle.

Confusion durant l’évacuation

Les plans mis en place par AVENS pour évacuer les résidents, tout juste avant que l’ordre soit donné, sont tombés à l’eau avec la déclaration de l’état d’urgence territorial. Cette déclaration les a obligés à coordonner l’évacuation avec l’Organisation des mesures d’urgence des T.N.-O.

Les employés d’AVENS ont été mis en relation avec les Forces armées canadiennes, qui ont mobilisé un avion Hercules C-130 pour l’évacuation.

Toujours selon le rapport, le transport des personnes âgées d’AVENS à l’aéroport a pris plus de six heures, car la Ville de Yellowknife ne pouvait pas fournir de transport adapté ni d’autobus.

Le rapport ajoute également que des « risques pour la sécurité et de réels défis » se sont présentés lors de l’embarquement des gens à bord de l’avion, en l’absence d’équipements spécialisés pour déplacer les patients à mobilité réduite.

Les résidents sont arrivés à Edmonton dans la nuit du 17 au 18 août, et l’attente s’est poursuivie dans des autobus de la Ville de Leduc le temps que des problèmes liés aux réservations d’hôtel soient résolus.

Les Forces armées canadiennes se sont jointes aux efforts de la Ville de Yellowknife afin de protéger la ville lors des feux de forêt de 2023. (Photo d’archives/FAC)

Risques importants

Selon le gériatre Samir Sinha, de l’University Health Network de Toronto, cette évacuation aurait pu poser un risque, tant pour les patients que pour les employés.

Il dit que de longues attentes et des déplacements fréquents entre différents lieux durant l’évacuation auraient pu être dangereux pour les aînés vulnérables, comme ceux atteints de démence.

Même si les employés d’AVENS ont suivi certaines pratiques reconnues, en fournissant notamment à chaque patient un sac contenant leurs médicaments et leurs informations de santé, Samir Sinha croit qu’une meilleure planification aurait pu prévenir cette confusion.

Daryl Dolynny estime que les résidents ont été en sécurité en tout temps, même si les circonstances entourant l’évacuation étaient loin d’être idéales.

Jamais nos résidents ne se sont retrouvés dans une situation précaire, dit-il. Peut-être lors de temps d’attente désagréable, mais ils ont toujours reçu des soins.

Le porte-parole du ministère des Affaires municipales et communautaires, Jay Boast, dit que le territoire a fait de son mieux dans des circonstances uniques.

Avons-nous appris des leçons et aurions-nous pu faire mieux? Je pense que c’est évident, mais je pense qu’il ne faut pas perdre de vue le contexte d’un événement qui ne s’est jamais produit avant, dit-il.

L’Administration des services de santé et des services sociaux a aussi confirmé qu’en cas de nouvelle évacuation de Yellowknife, elle serait ultimement responsable de l’évacuation des résidents d’AVENS.

Avec les informations de Sarah Krymalowski

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