Face à la Russie, la Norvège renforce les mesures aux frontières et dans ses installations portuaires

Le passage frontalier de Storskog entre la Russie et la Norvège, près de la ville norvégienne de Kirkenes (Lise Aserud/NTB Scanpix via AP)
La Norvège dit hausser le niveau de surveillance le long de sa frontière avec la Russie et n’exclut pas d’imiter la Finlande, qui a interdit récemment les touristes russes sur son territoire. Parallèlement, Oslo augmente le niveau de sécurité des installations portuaires sur ses côtes.

La vigilance policière a été renforcée dans le nord de la Norvège, près de la frontière russe, à travers diverses mesures, selon un communiqué du ministère norvégien de la Justice et de la Sécurité publique, diffusé vendredi.

Cette décision a été prise à la suite de la mobilisation décrétée par Moscou pour servir ses visées d’occupation en Ukraine. Des milliers de Russes ont quitté la Russie ces derniers jours pour se rendre dans les pays limitrophes, dont la Géorgie, la Finlande et la Mongolie, tentant ainsi d’échapper à l’ordre de mobilisation.

La Norvège partage une frontière de moins de 200 km avec la Russie, le long de la rivière Pasvik, dans le nord. Le seul point de passage officiel entre les deux pays est le poste frontalier de Storskog, qui fait la jonction entre le Finnmark norvégien et la péninsule de Kola, en Russie.

Jusqu’ici, peu de Russes se sont présentés à la frontière norvégienne, selon le ministère. Mais les autorités norvégiennes redoutent que des citoyens russes tentent en plus grand nombre de franchir la frontière illégalement pour trouver refuge dans le pays.

Le portrait est tout autre en Finlande. La Russie et la Finlande ont une frontière commune de 1340 km. Ces derniers jours, des milliers de Russes se sont présentés aux postes frontaliers de la Finlande pour tenter d’échapper à la mobilisation, la plupart à Vaalimaa, dans le sud, non loin de Saint-Pétersbourg.

« La mobilisation en Russie et la possibilité que les citoyens russes ne soient pas autorisés à quitter le pays augmentent le risque de franchissement illégal de la frontière le long de la frontière russo-norvégienne en dehors du point de passage frontalier de Storskog », lit-on dans le communiqué du ministère norvégien de la Justice.

Un hélicoptère de police équipé de capteurs est désormais stationné dans le district de police du Finnmark pour accroître la surveillance, poursuit-on. « Nous sommes en dialogue étroit avec la police et les douanes norvégiennes concernant la situation à la frontière et effectuerons des contrôles frontaliers approfondis de toutes les arrivées », ajoute le ministère.

La Norvège, qui n’est pas membre de l’Union européenne, mais qui appartient à l’espace Schengen, ne délivre quasiment plus de visas touristiques aux citoyens russes depuis mai, dans la foulée des sanctions adoptées contre Moscou. Néanmoins, elle pourrait cesser totalement de le faire, en fonction de la situation. 

« Le gouvernement norvégien est prêt à durcir les mesures de la même manière que la Finlande le fait actuellement […]. Nous fermerons rapidement la frontière si cela devient nécessaire, et des changements peuvent être apportés rapidement », poursuit le ministère.

Protection des infrastructures

Par ailleurs, l’administration côtière norvégienne a relevé le niveau de sécurité dans 19 installations portuaires du pays, d’après un communiqué diffusé également vendredi. Cela signifie essentiellement une surveillance et un contrôle accrus des biens et du personnel.

Ces installations se trouvent presque toutes dans l’ouest et le sud-ouest du pays, sauf celles de Hammerfest LNG et de NorSea Polarbase qui sont dans l’Arctique, dans la région de Rypefjord.

Il y a quelques jours, la Norvège a annoncé avoir rehaussé la sécurité autour de ses infrastructures critiques, notamment ses sites de production et de transport d’hydrocarbures et ses centrales nucléaires. Cela faisait suite aux fuites constatées le long des pipelines Nord Stream en mer Baltique, qui auraient vraisemblablement été provoquées par des explosions dirigées et constitueraient des actes de sabotage.

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