Caribou forestier : un ministre québécois demande à Ottawa de ne pas imposer son plan de rétablissement

Le ministre québécois des Forêts, de la Faune et des Parcs, Luc Blanchette, a quitté Rouyn-Noranda (ouest du Québec) mercredi soir pour aller rencontrer la ministre fédérale de l’Environnement, Catherine McKenna.
Il espère obtenir des assouplissements à la volonté du fédéral d’imposer son plan de rétablissement du caribou, alors que Québec doit dévoiler ses propres orientations sur cette question cet automne.
Le ministre Blanchette a souvent répété qu’aucun emploi ne serait sacrifié pour sauver la harde de Val-d’Or (dans la région d’Abitibi-Témiscamingue, mais qu’en revanche, des efforts seront néanmoins déployés pour préserver l’espèce.
« Est-ce que la harde de Val-d’Or va passer au travers? Je ne pense pas, mais on va intervenir là où on a des chances de succès », a-t-il rappelé.
L’argument tient-il la route?
Le président de l’Action boréale, Henri Jacob, conteste la lecture du ministre Blanchette, qui a répété qu’à 18 individus, la harde de Val-d’Or a peu de chances d’être sauvée.
Henri Jacob reconnaît que les chances sont minimes, mais selon lui, cet argument ne tient pas la route de la protection de la biodiversité.
« Parce que les chances sont minimes de le sauver, on ne fera rien. C’est carrément contre toutes les ententes sur la biodiversité. Tu dois, quand tu as une espèce menacée, tout faire pour la sauver. D’ailleurs, dans le coin de la Colombie-Britannique, il y a deux ou trois hardes de caribous du style Val-d’Or et même plus amochées, et ils investissent des millions pour tenter de les sauver », déclare Henri Jacob.