Du plastique de votre lessive se retrouve-t-il dans les océans?
Environ 70 % des particules de microplastique qui se retrouvent dans les usines de traitement des eaux usées proviennent de fibres textiles, selon une étude menée par Metro Vancouver (sud-ouest du Canada) et l’organisme Ocean Wise. D’après les chercheurs, cette découverte soulève d’importantes questions sur les effets du lavage domestique sur les océans et les cours d’eau.
Les microplastiques sont des particules mesurant moins de 5 mm qui proviennent, entre autres, de bouteilles, de sacs d’ordures, de pailles ou d’autres produits qui se désintègrent en petits morceaux dans les océans.
« En plus, ce qu’on découvre ces jours-ci, c’est que les vêtements perdent des fibres dans la lessive, ce qui mène à l’introduction de millions de particules de fibres synthétiques dans nos cours d’eau », indique le vice-président à la recherche d’Ocean Wise, Peter Ross.
Le chercheur et son équipe ont étudié les particules de microplastique trouvées dans la plus importante usine de traitement des eaux usées de Vancouver. Ils ont découvert que 71 % des particules trouvées dans cette usine provenaient de fibres textiles comme le polyester et la rayonne.
« Les résultats nous donnent de l’information pour n’importe quelle usine similaire à travers le pays », précise Peter Ross.
Des milliards de particules
Chaque année, 1800 milliards de particules de microplastique se retrouvent dans les déchets liquides de Vancouver, d’après les auteurs de l’étude. Les résultats de leur recherche démontrent que les usines de traitement de la ville réussissent à en filtrer jusqu’à 99 %, mais une quantité importante de particules se retrouvent malgré tout dans les océans.
Peter Ross ajoute que ces installations ne sont pas conçues spécifiquement pour gérer les particules de plastique.
La base de la chaîne alimentaire en danger
D’après M. Ross, les particules de microplastique peuvent être prises pour de la nourriture par certaines espèces de plancton et de petits poissons.
Le chercheur indique que les risques des microplastiques pour les petites espèces sont pour le moment moins bien documentés que ceux qui touchent les plus grands animaux marins, comme les baleines et les phoques.
« Si [les risques sont similaires] on peut s’attendre à des effets assez graves et on pourrait voir une réduction de la productivité de la chaîne alimentaire dans nos océans », affirme Peter Ross.
Faire sa part
Le problème du plastique dans les cours d’eau touche tous les Canadiens, même ceux qui vivent loin des océans, rappelle-t-il.
Il soutient que chaque personne peut aider à réduire la quantité de particules contenues dans les eaux usées en changeant ses habitudes en matière de lessive et de consommation.
« On peut acheter des vêtements qui sont faits avec des textiles naturels ou des textiles synthétiques qui sont moins fragiles », suggère-t-il.
L’organisme Ocean Wise recommande aussi de favoriser les machines à laver frontales, de faire son lavage à l’eau froide et d’utiliser le moins de savon possible.