Des étudiantes inuites plongent dans l’océan Arctique pour déconstruire des mythes
Deux étudiantes inuites de l’Université Carleton (à Ottawa) font partie d’une expédition unique dans les eaux de l’Arctique pour attirer l’attention de la population sur la disparition des glaces dans le nord du Canada et pour aider les communautés à vaincre leur peur de l’eau.
Kristen Ungungai-Kownak et Alexia Galloway-Alainga, toutes les deux originaires d’Iqaluit au Nunavut (est de l’Arctique canadien), sont devenues amies lors de leurs études à Ottawa.
Elles prennent toutes les deux parts à l’expédition Sedna, nommée ainsi en l’honneur de la déesse de la mer dans la mythologie inuite.
L’expédition Sedna est menée par une équipe entièrement féminine qui a pour but de parcourir les 3000 kilomètres du passage du Nord-Ouest en plongée en apnée en 100 jours, d’ici 2020. L’équipe souhaite ainsi attirer l’attention sur la disparition exponentielle des glaces en Arctique.
Vaincre la peur de l’eau
L’expédition Sedna organise également des campagnes de sensibilisation auprès des communautés nordiques.
Alexia Galloway-Alainga croit que la peur des dangers de l’eau persiste dans les communautés nordiques. Pour elle, le but de l’expédition est d’aider la population à vaincre leur peur.
« Nos eaux peuvent faire peur, mais on peut surmonter ça. C’est pour ça que je voulais faire partie de Sedna », dit-elle.
Son arrière-grand-père a eu un accident de bateau et est mort noyé.
Les mythes inuits encore puissants
La légende de Qallupilluk a encore beaucoup d’influence dans les communautés inuites, selon Kristen Ungungai-Kownak.
« Cette histoire est censée décourager les enfants de sauter sur la glace et de jouer près de l’eau », dit-elle.
« La légende raconte que si tu es près de l’eau où les glaces sont ouvertes, Qallupilluk va surgir de l’eau, t’attraper et t’adopter comme son enfant », raconte Kristen.
Les deux jeunes femmes ont plongé pour la première fois en eau libre, cette semaine, dans le fleuve Saint-Laurent près de Brockville, en Ontario.
Pour Alexia, sa participation à l’expédition Sedna est une façon de montrer qu’il n’y a aucun défi insurmontable.
« J’essaie toujours de sortir de ma zone de confort. Je tente de nouvelles expériences, même si ça me fait peur », affirme-t-elle.