Un village du Nord canadien se dirige vers un autre hiver sans chemin de fer
Le village de Churchill, dans le nord du Manitoba, semble se diriger tout droit vers un deuxième hiver sans chemin de fer. Pour tenter d’éviter un tel scénario, le Nouveau Parti démocratique (NPD) du Manitoba demande au ministre des Transports fédéral d’intervenir.
La période de temps pendant laquelle il est possible de réparer la ligne de chemin de fer, détruite par des inondations au printemps 2017, raccourcit de jour en jour et toujours aucune entente n’a été conclue concernant le rachat de la ligne.
Le chef du NPD manitobain, Wab Kinew a écrit une lettre à la fin juillet à Marc Garneau, le ministre fédéral des Transports, pour lui demander d’intervenir et de faire accélérer les réparations de la ligne de chemin de fer. Il n’a, pour l’heure, reçu aucune réponse.
Des réparations obligatoires toujours en attente
Une plainte précédente, formulée par le NPD auprès de l’Office des transports du Canada (OTC), avait débouché sur une obligation pour OmniTRAX de commencer à réparer la ligne de chemin de fer avant le 3 juillet, mais cela n’a jamais été fait. OmniTRAX a plutôt fait appel de la décision devant les tribunaux fédéraux et, à ce jour, aucune date d’audience n’a encore été fixée.
Pourtant, la Loi sur les transports du Canada confère à Marc Garneau le pouvoir de forcer l’entreprise propriétaire, OmniTRAX, à effectuer les réparations.
« J’ai dit au ministre fédéral “Vous avez les pouvoirs de varier, ce qui signifie que vous pouvez changer les obligations de l’OTC pour leur donner du poids. Par conséquent, je fais appel à vous pour donner à ces décisions plus de mordant pour forcer OmniTRAX à réparer la ligne cette année, avant que la neige arrive » », a expliqué Wab Kinew.
« Si on ne voit pas les travaux commencer dans les prochaines semaines, mon inquiétude est que les habitants de Churchill, sans qu’ils n’y soient pour quoi que ce soit, seront obligés d’endurer un autre hiver avec des prix élevés pour l’énergie et des pertes d’emplois », a-t-il poursuivi.
CBC attend une éventuelle réponse du bureau du ministre des Transports.
Prêt à réparer si quelqu’un d’autre paie
OmniTRAX, pour sa part, maintient qu’elle ne peut pas payer pour les réparations, mais a signalé le 1er août à l’OTC des plans qu’elle a commencé à élaborer pour réparer la ligne aussitôt que possible.
Parallèlement, des efforts pour racheter la ligne, menés par un consortium de Premières Nations et de communautés du nord du Manitoba ainsi que l’entreprise torontoise Fairfax Financial Holding Ltd, semblent être au point mort.
En attendant, des efforts sont faits afin de faire en sorte que la communauté soit approvisionnée, peu importe ce qu’il arrive dans le dossier de la ligne de chemin de fer. Superior Propane, en consultation avec l’Organisation des mesures d’urgence du Manitoba, a commandé du gaz pour l’hiver qui sera livré par voie maritime.
« Compte tenu des délais et de la complexité du soutien logistique, la décision de s’engager à expédier du propane à Churchill en quantité suffisante pour tenir jusqu’à la reprise de livraisons en 2019 était nécessaire, sans confirmation ou certitude de la reprise des services ferroviaires », a écrit un porte-parole de la province.
Sur le plan politique, la province est restée en marge de la question, le gouvernement maintenant que trouver une solution revient au gouvernement fédéral.
Selon des informations de Sean Kavanagh, CBC News