Bientôt de nouveaux fusils pour les réservistes canadiens du Grand Nord
Après plusieurs années d’attente, les rangers du Nord canadien pourront bientôt mettre la main sur leur nouvelle arme d’épaule, le C-19. L’arme a été remise au 1er Groupe de patrouilles des Rangers, qui devra maintenant élaborer un plan pour la déployer auprès de ses réservistes qui habitent diverses communautés.
Les membres de cette patrouille sont éparpillés aux quatre coins des trois territoires canadiens et ils attendent leurs nouveaux fusils depuis son annonce, en 2015.
Toutefois, ils devront attendre quelques mois, voire quelques années, de plus, le temps qu’une méthode de distribution soit élaborée.
Le nouveau fusil, le C-19, a été conçu par l’entreprise Sako en Finlande et choisie par le gouvernement canadien après un long processus d’évaluation de différents prototypes.
Le Lee Enfield a fait son temps
En 2016, le gouvernement libéral a signé un contrat de 32,8 millions de dollars avec Colt Canada pour la fabrication d’environ 7000 nouvelles armes.
Ces nouveaux fusils doivent remplacer les Lee Enfield .303, qu’utilisent les rangers depuis 1947.
De passage à Yellowknife (Territoires du Nord-Ouest) pour les remettre en main propre aux Rangers, le ministre fédéral de la Défense, Harjit Sajjan, a vanté les mérites de ce nouveau fusil.
« C’était vraiment important de s’assurer que nous avions les bonnes armes », affirme-t-il. « Le Lee Enfield a joué un rôle crucial pour nous et a eu une histoire formidable, mais après avoir parlé aux rangers aujourd’hui et au cours des années précédentes, je peux vous dire à quel point ils sont contents de recevoir ces nouveaux fusils. »
Une arme pour le Nord
Selon le sergent Jean-François Pélichowski, du 1er Groupe de patrouille des Rangers canadiens, ces nouvelles armes ne devraient pas changer la façon de travailler des Rangers, mais pourraient leur faciliter la vie.
« C’est surtout pour la protection personnelle, pour le contrôle des prédateurs quand on fait des déploiements, il peut y avoir des ours polaires ou des loups. Donc, c’est surtout pour se défendre », estime le sergent.
Selon lui, le nord et ses conditions plus arides ont été pris en compte dans les tests avant le choix du C-19.
« On s’entend que l’une des difficultés [du Nord], c’est la température. Il peut faire -40 °C ou -50 °C à certains endroits », explique le sergent. « C’est une des choses qu’ils ont testées beaucoup, avec des chambres froides, en descendant la température de l’arme avant de les faire tomber de haut pour voir si tout fonctionne encore […] et ça a toujours bien fonctionné. »
Le sergent Pélichowski fait maintenant partie de ceux qui devront trouver un moyen de déployer les fusils dans les différentes communautés. Un processus qui pourrait prendre du temps. Tous les Rangers devront être formés avant de recevoir le nouveau fusil.
Bientôt de nouveaux avions pour le Nord
Le ministre de la Défense a aussi profité de son passage pour rappeler l’intention du gouvernement de remplacer les quatre avions Twin Otter du 440e Escadron de l’Aviation royale canadienne qui assurent des missions de transport, de recherche et de sauvetage dans le nord du pays.
Le ministre dit être en train d’évaluer les nécessités et les possibilités du transport aérien pour les Forces dans le Nord. Un appel d’offres devra permettre de choisir les nouveaux avions, mais aucun échéancier n’a été mis en place.
En attendant, les quatre Twin Otters seront remis à neuf pour rallonger leur espérance de vie jusqu’en 2025.