Les territoires nordiques du Yukon et du Nunavut, futurs rois de l’industrie minière canadienne
De nouveaux projets miniers au Yukon et au Nunavut, dans le Nord canadien, auront des retombées positives sur le développement économique des territoires. C’est ce que prédit un rapport du Conference Board du Canada, qui dresse un portrait prometteur d’ici 2025.
« Dans notre prévision économique, on a des perspectives très positives pour ces deux territoires et c’est en grande partie dû aux projets miniers proposés qui sont suffisamment avancés pour qu’on puisse les inclure dans nos prévisions […] », affirme la directrice des prévisions provinciales et territoriales du Conference Board du Canada, Marie-Christine Bernard.
L’analyse, publiée jeudi, s’attend à ce que le Yukon et le Nunavut surpassent les autres provinces canadiennes d’ici 2025 dans le domaine du développement minier.
Trois nouveaux projets miniers au Nunavut
D’ici 2025, le Nunavut connaîtra une croissance économique moyenne de 4,6 % par année, selon les prévisions du Conference Board.
Trois nouveaux projets miniers des entreprises Sabina et Agnico Eagle verront le jour sur le territoire. « La compagnie est déjà présente au Nunavut, sur une autre mine où les réserves sont presque épuisées », rapporte Marie-Christine Bernard.
Un avenir prometteur au Yukon
Le portrait dressé par le Conference Board s’annonce particulièrement positif au Yukon, où la croissance économique doit être plus rapide que celle des autres provinces et territoires canadiens.
« Il n’y a pas longtemps, trois mines étaient en production au Yukon, mais avec les difficultés dans le secteur de ressources, les prix ont baissé et la demande également, explique Marie-Christine Bernard. Deux des trois mines ont cessé leurs opérations […] mais là les perspectives sont bonnes pour le territoire. »
Selon le rapport, deux nouveaux projets miniers des entreprises Goldcorp et Victoria Eagle risquent de renverser la tendance des dernières années.
Vient s’ajouter le projet minier Casino, dont les coûts de développements atteignent près de 2,5 milliards de dollars, qui pourrait devenir la plus grande mine des territoires du Nord canadien.
« On pense que ce projet pourrait être en développement à partir de la prochaine décennie », prévoit la directrice des prévisions provinciales et territoriales du Conference Board du Canada.
Retombées sur l’emploi
Bien que le développement minier soit synonyme de création d’emplois, la réalité locale risque de contraindre les entreprises à embaucher des travailleurs venant d’un peu partout au pays.
« Les territoires comme le Yukon et le Nunavut n’ont pas toute la main-d’œuvre [nécessaire] pour opérer les mines à même les territoires à cause des compétences que ça requiert », souligne Marie-Christine Bernard, qui ajoute qu’il est difficile de renverser cette tendance.
Parmi les 1 300 nouveaux emplois qui doivent être créés au Nunavut grâce aux projets miniers, 360 seront destinés aux résidents du territoire.
Les Territoires du Nord-Ouest à la traîne
Contrairement au Nunavut et au Yukon, l’industrie minière risque de ralentir dans les Territoires du Nord-Ouest.
Parmi les trois projets miniers actuels, deux verront leurs réserves s’épuiser d’ici 2025. « Il y va y avoir moins d’activités minières dans les Territoires du Nord-Ouest, où il va rester une seule mine en opération », mentionne-t-elle.