Trois langues autochtones à la croisée des chemins
Le sommet sur les langues autochtones à Juneau en Alaska a réuni les derniers locuteurs des langues menacées de la région du Pacifique Nord-Ouest.
L’événement survient alors que l’UNESCO a désigné 2019 l’Année internationale des langues autochtones de façon à attirer l’attention sur l’état critique des quelque 2680 langues menacées dans le monde.
L’État de l’Alaska a de son côté décrété en septembre l’état d’urgence pour ses 20 langues reconnues. La mesure vise à augmenter l’apprentissage des langues dans le milieu scolaire public et l’utilisation des noms traditionnels autochtones sur les enseignes dans les endroits publics.
Près de 300 personnes se sont rassemblées pour le sommet, voici les commentaires de trois d’entre elles
Delores Churchill, qui enseigne également l’art du tressage traditionnel, se souvient d’histoire d’une prophétesse haïda qui avait prédit la disparition des langues quand « l’homme blanc » arriverait, mais elle a bon espoir qu’avec l’aide des plus jeunes, la langue survivra.
« Ce ne sera peut-être pas parlé de la même façon […], notre langue évoluera, mais toutes les langues évoluent […], je ne parle plus de la même manière que lorsque j’étais enfant. »
L’aînée estime qu’il serait intéressant de tenir la conférence de nouveau dans deux ans pour voir si les apprenants des langues présents à la conférence arrivent à parler couramment. Le Lingít est parlé par environ 200 personnes, selon les représentants.
« J’ai beaucoup d’espoir. Je vois les jeunes avec qui je travaille et j’en suis très fière », dit Florence Marks Sheakley.
John Reese, qui est âgé de 96 ans, affirme travailler très fort avec Terri Burr, également Tsimshian, pour enseigner le sm’algyax au plus grand nombre possible en Alaska. On dénombre moins de 100 personnes qui peuvent s’exprimer en sm’algyax au Canada affirme les représentants, et beaucoup moins encore en Alaska.
John Reese affirme que le groupe d’apprentissage qu’ils ont formé reçoit des appels du nord de la côte de Colombie-Britannique : « La conférence donne de l’espoir, ça me donne quelque chose de plus sur lequel travailler. »