Une œuvre d’art urbain inspirée par le cercle polaire

Le projet Cercle Polaire est installé dans le centre-ville de Montréal jusqu’au 10 mars prochain. (Photo : @JFSAVARIA)

Des manchots et des ours peuplent les environs de la Place Ville-Marie, dans le centre-ville de Montréal. Devant le grand Anneau installé à l’extrémité de l’esplanade se trouve l’œuvre Cercle Polaire, une installation géante basée sur les dessins de l’artiste cri Jason Carter. 

Pour la troisième année de suite, des ours conçus selon l’imaginaire de Jason Carter sont installés dans la métropole. Mais cette année, une nouveauté, ils sont accompagnés de manchots empereurs. La proposition est produite en collaboration avec M.A.D. Collectif. De différentes tailles, les grands animaux s’illuminent la nuit venue, tandis que derrière eux l’immense Anneau de la Place Ville-Marie brille également.

Le président de M.A.D. Collectif, Jean-François Daviau, a expliqué à Regard sur l’Arctique qu’il travaille avec Jason Carter depuis plus de deux ans.

Son travail a été choisi pour sa beauté et sa poésie. « L’idée, c’était vraiment de développer une histoire à travers un tableau inspiré de l’imaginaire de Jason », a dit M. Daviau lors d’une entrevue téléphonique.

L’artiste Jason Carter fait autant de la sculpture sur pierre que de la peinture. Et maintenant, de l’art public. Cercle Polaire est inspiré d’un autre de ces projets, celui-là présenté à Banff, en Alberta, et dans lequel des animaux illuminés bordent un chemin où les visiteurs peuvent se promener. 

Pour la version montréalaise de son projet, il a choisi de représenter des ours polaires et des manchots empereurs puisqu’il s’agit d’animaux emblématiques des pôles à son avis. 

« Ils sont iconiques. […] L’ours polaire est un synonyme du nord et les manchots empereurs ne peuvent pas être trouvés ailleurs que dans le sud. Donc, ils sont dans mon esprit la connexion aux deux hémisphères du monde et aux régions polaires », a indiqué Jason Carter lors d’un entretien téléphonique avec Regard sur l’Arctique

Habitant dans le nord de l’Alberta, il n’a pas encore vu le fruit de cette collaboration en personne. Il prévoit cependant se rendre au Québec dans les prochaines semaines pour découvrir le résultat final. 

Engendrer la réflexion par la beauté

L’objectif du projet Cercle Polaire est de mettre de l’avant l’univers de l’artiste tout en suscitant une réflexion chez le public. 

« D’implanter ça dans le centre-ville, c’est vraiment de la beauté. Dans le fond, le motif [du projet], c’est la beauté, la poésie », raconte M. Daviau.

Cependant, il espère également que les œuvres rappellent la réalité des peuples qui vivent dans le nord du pays et sur qui les changements climatiques ont d’importantes répercussions.

« En s’attachant à ces animaux-là qu’on voit de façon illustrée, le visiteur va faire le chemin automatiquement vers une réflexion, puis peut-être prendre certains actes », ajoute-t-il. 

Ça fait réfléchir à tout ce que l’impact que ça peut avoir sur ces nations-là, le réchauffement climatique, sur la faune, sur ses habitants. – Jean-François Daviau, président de M.A.D. Collectif

Les animaux de Cercle Polaire s’illuminent à la tombée du jour. (Photo : @JFSAVARIA)

Carter partage ce désir d’entamer une réflexion sur la réalité dans les changements climatiques. Il espère à la fois faire vivre un moment de zénitude au public.

« J’espère qu’il y ait un moment de beauté lors duquel les gens sont attirés par les couleurs, le design et l’espace et puis qu’ils vivent un moment paisible », explique-t-il.

Pour lui, les lumières choisies pour l’installation représentent bien les couleurs propres à l’hiver dans le nord du pays. 

« J’adore l’hiver, j’adore le froid, j’adore les couleurs qu’on ne voit à aucun autre moment de l’année. Il y a ces mauves, ces bleus, ces couleurs lumineuses qui reflètent la lumière nordique et, quand le soleil se lève le matin, ce ciel qui est parfaitement rouge », décrit l’artiste. 

Des œuvres près du public 

L’emplacement du groupe de manchots et d’ours devant l’Anneau de la Place Ville-Marie est significatif pour les artistes.  

« C’est maintenant une conversation entre cette pièce d’art urbain et Cercle Polaire. Ça devient donc une installation plus grande avec un narratif plus large », mentionne Carter, qui se dit honoré d’être associé à une œuvre d’une telle envergure.

L’Anneau de la Place Ville-Marie a été inauguré au printemps 2022. Il a été créé par l’artiste Claude Cormier et sa firme d’architecture de paysage et de design urbain CCxA. (Ivanoh Demers/Radio-Canada)

L’emplacement a été choisi spécifiquement pour faire en sorte que les œuvres soient mises en valeur devant l’Anneau, selon M. Daviau. Il espère désormais que l’installation fasse du bien à ceux qui la verront cet hiver.

« L’art urbain […] ça répond à tellement de besoins. En ce moment, je pense qu’on en a besoin plus que jamais », soutient-il.

M. Daviau souhaite d’ailleurs que le projet embellisse le centre-ville pendant plusieurs hivers encore.

Le projet Cercle Polaire est installé au centre-ville de Montréal jusqu’au 10 mars 2024, cliquez ici pour toutes les informations sur sa localisation. 

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