Un organisme de soutien psychologique du Nord canadien se mobilise pour éviter sa fermeture

Paige Galette, cliente de Many Rivers, a tenu à marquer son soutien au service. (Nelly Albérola/Radio-Canada)
Le groupe de soutien « Les Amis de Many Rivers » est allé à la rencontre des habitants de Whitehorse, au Yukon, mercredi, à la bibliothèque municipale, pour mobiliser la population contre la fermeture du service de conseils psychologiques Many Rivers. L’organisme accuse ceux qui se sont plaints au sujet de Many Rivers d’être responsables des mises à pied annoncées cette semaine.

L’organisme non gouvernemental de conseils psychologiques Many Rivers est la seule société à fournir gratuitement ce type de service dans différentes communautés du territoire. « J’ai reçu un appel ce matin pour me dire que mon rendez-vous de cet après-midi était annulé, car le service était supprimé, s’indigne une cliente de la société, Paige Galette. Ils ne peuvent pas faire ça : tout couper et abandonner des personnes comme moi, gravement affectées. »

« Ils ont la responsabilité de nous répondre et de rétablir un service qui est très important au Yukon. »

Paige Galette, cliente de Many Rivers

Le groupe de soutien s’est créé pour sensibiliser la population à la situation. Une page Facebook a même été réalisée pour coordonner les actions, telles que celles de mercredi. « Tout ce que nous voulons, c’est que l’organisation retrouve ses excellents services, dit la fondatrice du groupe, Wendy Morrison. Car de nombreuses personnes en dépendent, surtout en cette période hivernale. »

Les bénévoles récoltent des contacts pour qu’un maximum de personnes se mobilisent. (Nelly Albérola/Radio-Canada)
La réponse de Many Rivers

Dans un communiqué de presse publié mercredi et placardé sur la porte d’entrée de Many Rivers à Whitehorse, la société assure « étudier toutes les options pour tenter de garder les lieux ouverts. »

Elle confirme également que 16 conseillers et employés administratifs de l’organisme ont reçu des avis de mises à pied, qui entreront en vigueur à partir de la fin de la semaine.

Dans le communiqué, la direction affirme que la décision était nécessaire compte tenu de « l’arrêt anticipé du financement » du gouvernement yukonnais, et se défend d’en être responsable, attribuant la décision aux plaintes déposées au bureau d’enregistrement des sociétés du territoire. « Many Rivers ne peut rien faire pour remédier à la situation tant que le greffier ne sera pas convaincu que l’affaire est terminée », peut-on lire dans le communiqué.

Retour sur les faits
  • En octobre 2018, neuf plaintes contre Many Rivers sont déposées auprès du registraire des sociétés. Elles ont pour motif principal le traitement des demandes d’adhésion par l’organisme et l’annulation de son assemblée générale annuelle l’été dernier.
  • Quelques semaines plus tard, une vingtaine d’employés syndiqués de l’organisme déclenchent une grève, souhaitant le renouvellement renégocié de leur convention collective.
  • Dès la fin de l’année, le registraire des sociétés du Yukon ordonne une enquête indépendante à la suite des plaintes reçues selon lesquelles Many Rivers ne se conformerait pas à la loi sur les Sociétés. Selon le gouvernement territorial, le registraire examine toujours les résultats de cette enquête.
  • À la fin du mois de janvier, un accord est trouvé entre l’employeur et le Syndicat des employés du Yukon qui représente les grévistes.
  • Le lundi 18 février, 16 avis de mises à pied sont envoyés aux conseillers psychologiques et employés administratifs de l’organisme, à cause d’un arrêt anticipé du financement.
  • Le lendemain, le gouvernement confirme réduire les fonds de l’organisme à but non lucratif, puisqu’il n’est « pas conforme aux exigences de dépôt en vertu de la loi sur les sociétés. »

Selon le président du Syndicat des employés du Yukon, Steve Geick, les mises à pied sont « prématurées », car l’enquête est toujours en cours.

« Émotionnellement, nos membres, comme les clients qui dépendent de ces services, sont sur des montagnes russes. »

Steve Geick, président du Sydicat des employés du Yukon

L’organisme tente aussi de faire pression sur les plaignants initiaux auprès du registraire, insinuant que des emplois pourraient être sauvés s’ils retiraient leurs plaintes. « Cela permettrait de mettre fin à l’enquête et d’éviter toute possibilité de mises à pied et de réduction des services dans l’attente des résultats de l’enquête du greffier », indique le communiqué.

Selon le gouvernement territorial, le registraire examine encore le rapport d’enquête et accepte jusqu’au 4 mars toute nouvelle notification de la part de l’organisme ou des plaignants. Après quoi, il prendra une décision quant à la conformité de Many Rivers.

Nelly Albérola, Radio-Canada

Pour d’autres nouvelles sur le Canada, visitez le site de Radio-Canada.

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Laisser un commentaire

Note: En nous soumettant vos commentaires, vous reconnaissez que Radio Canada International a le droit de les reproduire et de les diffuser, en tout ou en partie et de quelque manière que ce soit. Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette.
Nétiquette »

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *