Le territoire nordique du Nunavut veut des changements au projet de loi sur les langues autochtones
Le gouvernement du Nunavut fera pression sur Ottawa pour modifier le projet de Loi sur les langues autochtones.
La Inuit Tapiriit Kanatami, l’organisation nationale des Inuits, avait rejeté le projet de loi présenté le 27 février alors que les regroupements nationaux des Premières Nations et des Métis avaient louangé le projet.
Le 5 février, peu ont décrié le projet de loi C-91 qui régit les langues autochtones. Mais une voix discordante s’est fait entendre, celle des Inuits.
Comme le rapporte le journal Nunatsiaq News, le ministre des Langues du Nunavut David Joanasie a critiqué le projet de loi lors de la période de questions de l’assemblée du Nunavut, le 27 février.
« Nous voulons que l’inuktitut soit intégré à la loi et nous prévoyons établir un partenariat avec les organisations inuites pour faire en sorte que la langue inuktitute reçoive une reconnaissance juridique accrue au sein du gouvernement fédéral. »
Le ministre affirme que le gouvernement du Nunavut a l’intention de s’associer à Nunavut Tunngavik Inc. lorsque le projet de loi sera évalué ultérieurement.
Une opposition à plusieurs niveaux
Signe de l’opposition inuite, le député fédéral du Nunavut Hunter Tootoo avait été le seul à voter contre le projet de loi C-91. Le 20 février, il affirmait que la loi n’offrait pas la protection nécessaire pour l’inuktitut et demandait à ce que des modifications soient apportées au projet, notamment sur la question du bureau des langues autochtones. Selon ses dires, cette commission serait « essentiellement un groupe de lobby sans réel pouvoir et contrôlé par le fédéral. »
Le député inuit, de concert avec l’organisation Inuit Tapiriit Kanatami (ITK), affirme que la loi dans sa structure actuelle n’offre pas la protection que nécessite l’inuktitut. Il demande à ce que des modifications soient apportées au projet en collaboration avec les représentants inuits.
La loi prévoit entre autres la création d’un bureau des langues autochtones dirigé par un commissaire indépendant doté d’un mandat de cinq ans.