Des niveaux d’eau particulièrement bas dans le nord-ouest du Canada

Les niveaux des lacs et les débits des rivières dans le territoire du Yukon sont particulièrement faibles ce printemps et risquent de demeurer en deçà des niveaux historiques.
L’hydrologue senior du gouvernement du Yukon, Benoît Turcotte, explique toutefois qu’il faut attendre encore quelques semaines pour déterminer s’il s’agira d’une année record ou non.
Il précise que le niveau des rivières atteint « 10 centimètres, un demi-mètre peut-être même un mètre » de moins qu’à l’habitude, selon les régions, en fonction de la largeur des rivières. Selon lui, il faudra encore du temps avant d’avoir une évaluation fiable de l’état des plans d’eau « parce qu’on est dans une période transitoire ».
Benoît Turcotte explique que les niveaux d’eau du territoire commencent à remonter à partir de la fin du mois de mai et que l’élévation de niveau et du débit des cours d’eau peut s’échelonner jusqu’à la fin de l’été, selon que cette crue est alimentée par la fonte de neige, par les pluies estivales ou par la fonte des glaciers.

Plus au nord, les manteaux neigeux ont été plus importants qu’au sud, au point où les autorités restent à l’affût d’inondations potentielles dans les bassins hydrographiques des rivières Peel et Porcupine, selon M. Turcotte.
Un musée à ciel ouvert
Le faible débit du fleuve Yukon aux environs de Whitehorse, dans le sud du territoire, a exposé au grand air des artefacts de l’époque des bateaux à vapeur.
Il y a cent ans, Whitehorse était le quai de départ de ces navires, construits sur place, qui transportaient des denrées et des passagers jusqu’à Dawson, au nord.

Au fil des ans, certains bateaux ont été la proie des flammes dans le secteur, laissant derrière eux de nombreuses pièces de métal.
Le fond du fleuve offre donc de nombreux objets au regard des passants ces jours-ci. On y trouve des clous, des pièces de bois et des fragments d’assiettes qui se trouvent normalement couverts par les flots.

L’archéologue du Yukon, Ty Heffner, affirme toutefois que ces objets sont protégés par la Loi sur le patrimoine historique et qu’il est ainsi interdit de s’en emparer.

L’hydrologue du territoire, Benoît Turcotte, affirme quant à lui qu’avec un faible débit et de bas niveaux d’eau, les glaces auraient également pu déplacer certains objets enfouis dans les sédiments lors de la débâcle printanière.
« La rivière est vivante et on en voit un cas extrême cette année », précise-t-il.