« Il est plus important que jamais que la communauté de l’Arctique se réunisse » – Conférence Arctic Frontiers
Les pays de l’Arctique insistent depuis longtemps sur le besoin de collaborer entre eux puisqu’ils font face à des enjeux communs. Mais un des grands thèmes abordés à l’édition 2022 de la conférence internationale Arctic Frontiers qui vient de s’ouvrir est justement le défi de coopération dans le contexte des tensions géopolitiques causées par la guerre en Ukraine.
Arctic Frontiers se tient chaque année dans la ville arctique norvégienne de Tromso et est l’une des plus importantes conférences sur les thématiques nordiques. On y retrouve régulièrement des ministres des Affaires étrangères, des dirigeants autochtones, des politiciens, des gens d’affaires, des scientifiques et des universitaires.
Il s’agit de la première édition de l’événement depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie et la décision du Conseil de l’Arctique – le forum réunissant les huit pays circumpolaires – d’interrompre ses activités en réaction à la guerre.
D’autres forums d’importance, comme le Conseil euro-arctique de Barents, le Conseil nordique des ministres et le Conseil des États de la mer Baltique, ont aussi suspendu leurs collaborations avec la Russie.
Des défis actuels
« Puisque tout est touché, de la science à l’environnement, en passant par la coopération commerciale, et après deux ans de pandémie, il est plus important que jamais que la communauté arctique puisse se rencontrer en personne », dit la directrice générale d’Arctic Frontiers, Anu Fredrikson.
« Même si la collaboration à de nombreux niveaux a été interrompue, les énormes défis auxquels notre région est soumise, le besoin de collaboration scientifique et de surveillance, les problèmes auxquels nous devons encore faire face, tout ça n’a pas disparu », affirme Mme Fredrikson en entrevue téléphonique.
« Il est de la plus haute importance que la famille arctique puisse se réunir à nouveau et trouver des façons de travailler ensemble sur les problèmes auxquels nous faisons face, même dans ce contexte géopolitique extrêmement difficile. »
Deux responsables américains de l’Arctique figurent parmi les conférenciers cette année : James DeHart, coordonnateur pour la région arctique au département d’État américain, et David Balton, directeur du comité de l’Arctique de la Maison-Blanche.
Parmi les autres intervenants à la conférence figurent la ministre norvégienne des Affaires étrangères, Anniken Huitfeldt, Johanna Sumuvuori, la secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères de la Finlande, la députée groenlandaise Aaja Chemnitz Larsen et Sam Tan, l’envoyé spécial pour les affaires arctiques pour le ministère des Affaires étrangères de Singapour.
Christina Henriksen, présidente du Conseil Sami, qui représente les Samis de Norvège, de Suède, de Finlande et de Russie, prendra également la parole.
Aucun représentant du gouvernement canadien ne parlera cette année.
Économie, technologie, climat et science également à l’ordre du jour
Le mot-thème de cette année est « Chemins » (« Pathways », en anglais). Des séances et ateliers sont consacrés aux océans, aux infrastructures et aux défis et aux occasions pour le Nord avec la fin de la pandémie.
« Alors que nous nous dirigeons vers l’après-COVID, nous voulions examiner l’impact que ces développements mondiaux pourraient avoir sur l’Arctique, du virage vert aux plans de relance économique post-pandémique mondiaux, en passant par la transition énergétique », dit Anu Fredrikson.
« Notre intention lorsque nous créons le programme est de toujours combiner différents éléments, afin d’amener des gens d’affaires à discuter avec des politiciens, ainsi que des conférenciers et des scientifiques locaux. C’est là que nous pensons avoir des discussions vraiment intéressantes et voir le type de recoupement qui nous manque encore vraiment dans l’Arctique. »
La conférence Arctic Frontiers a commencé dimanche et se déroule jusqu’au 11 mai, en personne et à distance.
Contactez Eilis Quinn à eilis.quinn@radio-canada.ca
Traduit de l’anglais par Mathieu Gobeil, Regard sur l’Arctique