Arctique canadien: trois commissaires choisis pour étudier la réforme électorale au Yukon
Trois commissaires engagés dans la vie communautaire du Yukon, un territoire de l’ouest de l’Arctique canadien, ont été nommés à la Commission sur la réforme électorale qu’avait promise le gouvernement territorial. Un choix et une méthode de sélection des libéraux déjà critiqués par l’opposition.
Le président de la Commission scolaire francophone du Yukon, Jean-Sébastien Blais, et l’ancienne mairesse de Whitehorse Beverly Buckway rejoindront la directrice de la Commission des droits de la personne du Yukon, Jessica Lott Thompson, qui présidera la Commission sur la réforme électorale.
Les trois commissaires devront, entre autres, évaluer le système électoral, la participation des Yukonnais aux élections et le fonctionnement des partis politiques territoriaux.
La Commission devra faire des recommandations sur la façon d’améliorer le système électoral yukonnais dans un rapport final en janvier 2020.
Les commissaires pourraient notamment recommander une réforme du système électoral ou le système qui convient le mieux aux élections territoriales.
Pour le détenteur d’une maîtrise en science politique Jean-Sébastien Blais, qui a étudié différents modèles démocratiques, l’important pour lui et ses nouveaux collègues sera d’être à l’écoute des Yukonnais pour qu’ils puissent se reconnaître dans les recommandations.
L’indépendance de la commission critiquée
Les partis d’opposition avaient critiqué un manque de consultation lorsque le premier ministre avait annoncé la création de la commission en avril.
Le premier ministre, Sandy Silver, souligne toutefois que les partis d’opposition ont été consultés pendant le processus de sélection. Il estime cependant avoir eu une relation beaucoup plus collaborative avec le Nouveau Parti démocratique qu’avec le Parti du Yukon qui, selon lui, aurait essayé « de contrôler le processus ».
« Nous nous sommes engagés avec une motion à collaborer avec les partis d’opposition. Nous avons eu plus de succès avec l’un qu’avec l’autre », dit le premier ministre.
Sandy Silver dit avoir pris la décision finale avec son Cabinet en se basant sur les consultations.
Un député du Parti du Yukon, Brad Cathers, estime que cette méthode de sélection est partiale et empiète sur le résultat. Le député voit des liens partisans chez deux des membres sélectionnés, notamment Jessica Lott Thomson.
Selon Élections Canada, Jessica Lott Thomson a donné plus de 3700 $ au NPD fédéral entre 2011 et 2014 ou à un candidat à la direction du parti en 2012, alors qu’elle habitait à Iqaluit. Elle a aussi été candidate pour le parti dans la circonscription de Mississauga South en 1997.
Jean-Sébastien Blais a pour sa part donné plus d’un millier de dollars au Parti libéral fédéral en 2016, selon Élections Canada. Sa page LinkedIn le présente aussi comme président du Comité des politiques pour le député libéral fédéral du Yukon depuis 2014.
Le Parti du Yukon aurait préféré un système de sélection semblable à celui de la Commission de délimitation des circonscriptions électorales. Cette commission avait été présidée par un juge et comptait un membre choisi par chaque parti politique siégeant à l’Assemblée législative ainsi que le directeur général des élections du Yukon.
Les commissaires défendent leur neutralité
Les commissaires assurent toutefois qu’ils ont l’indépendance nécessaire pour assurer leur travail à la Commission.
Dans une entrevue accordée à CBC mardi, Jessica Lott Thomson dit qu’elle a cessé d’être active au NPD quand elle a été embauchée à la Commission des droits de la personne du Yukon et ne jamais avoir été engagée dans un parti politique au Yukon.
De son côté, Jean Sébastien Blais dit qu’il n’est plus engagé au sein du Parti libéral depuis 2016.
En tant qu’analyste des politiques auprès de la Société d’habitation du Yukon et membre du Comité d’arbitrage de la Commission des droits de la personne du Yukon, il estime faire constamment preuve de neutralité dans son travail.
Avec des informations de Chris Windeyer de CBC North