La survie du caribou au cœur d’un sommet à Fort McPherson, aux T.N.-O.

La harde de caribous Porcupine est connue pour ses migrations annuelles épiques entre les Territoires du Nord-Ouest et l’Alaska. (La Presse canadienne/Nathan Denette)

La harde de caribous Porcupine est l’un des rares troupeaux de la toundra du monde circumpolaire qui demeure fort et en bonne santé, et les communautés qui en dépendent sont déterminées à ce qu’elle le reste.

C’était d’ailleurs le sujet principal du Sommet du caribou organisé la semaine dernière à Fort McPherson, aux Territoires du Nord-Ouest, par le Conseil tribal Gwich’in. Il s’agissait d’un premier événement du genre pour la région.

Le troupeau est surtout connu pour avoir été au cœur du débat concernant le développement dans la réserve faunique nationale de l’Arctique, située en Alaska. La harde est considérée comme une anomalie parmi les caribous canadiens, qui connaissent un déclin. Selon le gouvernement du Yukon, la harde de Porcupine compte environ 218 000 têtes.

« Actuellement, il s’agit de l’un des troupeaux les plus importants de la planète », explique le biologiste du gouvernement yukonnais Mike Suitor, qui précise toutefois que ce nombre pourrait fluctuer, voire chuter, dans les prochaines années.

C’est pour cette raison que la harde s’est retrouvée au cœur des discussions du Sommet du caribou, explique le grand chef du Conseil tribal Gwich’in, Ken Kyikavichik.

« La vitalité du troupeau est notre plus grande préoccupation pour que les futures générations puissent continuer à avoir accès au vadzaih [caribou] », Ken Kyikavichik, grand chef du Conseil tribal Gwich’in

Des personnes venues de partout dans la région Arctique de l’ouest se sont rencontrées à Fort McPherson pour discuter de l’avenir du caribou. L’utilisation de véhicules tout-terrain et le gaspillage de la viande ont notamment été abordés.

« Lorsque nous enseignons la chasse à nos enfants et à nos petits-enfants, nous leur expliquons que la marche est le meilleur moyen de respecter la terre et les animaux », souligne Agnes Francis, une résidente de Fort McPherson, qui estime que les véhicules effraient le caribou.

Revenir à des valeurs traditionnelles

Plusieurs personnes ont profité de l’occasion pour préconiser un retour aux enseignements et aux valeurs traditionnels, par exemple de ne prendre que ce qui est nécessaire et de partager le gibier avec ceux qui ne peuvent pas chasser eux-mêmes.

Alana Francis, 19 ans, a toutefois évoqué la difficulté pour beaucoup de jeunes d’avoir accès à cet enseignement traditionnel, surtout lorsqu’il n’est pas enseigné à l’école.

« Nous écoutons surtout nos parents, mais si nos parents ne pratiquent pas ces enseignements, alors la jeune génération ne va pas les pratiquer non plus », dit-elle.

Le Sommet visait justement, en partie, à faciliter un transfert intergénérationnel des connaissances, notamment en offrant des démonstrations quotidiennes de dépeçage de caribou, auxquelles les jeunes étaient invités à participer avec des aînés.

L’ancienne cheffe de la Nation Teetl’it Gwich’in, Wanda Pascal, souhaite la mise en place d’un sommet distinct qui serait axé sur la jeunesse et la terre, afin de préparer la nouvelle génération à défendre le caribou.

« C’est puissant de pouvoir emmener les enfants sur le territoire, puisque c’est la seule manière pour eux d’apprendre, dit-elle. L’apprentissage, c’est vraiment important. »

D’après les informations de Meaghan Brackenbury

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