Les loups du sud du Yukon chassent moins de caribous qu’on ne le pense
Les premiers résultats d’une étude sur les loups de la région des lacs du Sud, au Yukon, sont prometteurs pour ceux qui espèrent que le nombre de caribous augmente, affirme le chercheur principal.
L’étude avait été lancée il y a trois ans en partie parce que les habitants de la région étaient préoccupés par le nombre de caribous tués, à la fois dans des collisions routières et la prédation, explique Peter Knamiller, coordonnateur du programme sur les loups d‘Environnement Yukon.
La question était de savoir si ces facteurs freinaient le rétablissement du cervidé après que le nombre de caribous que comptent certains troupeaux eut chuté pour atteindre quelques centaines, en 1993.
« La relation entre les êtres humains et les caribous remonte à plusieurs milliers d’années. Et il y a certainement un grand intérêt à voir la réussite du rétablissement des populations de la part des communautés avoisinantes et des Premières Nations. »
Les autorités ont notamment imposé des restrictions sur la chasse, une pratique traditionnelle, dans le but d’augmenter la population de caribous.
Peter Knamiller affirme que le but de l’étude est de rassembler des données sur les populations de loups des lacs du Sud, parce que les chiffres n’ont pas été mis à jour en 11 ans. En plus de ces informations, l’étude vise à en apprendre davantage sur les habitudes alimentaires du canidé.
Une préférence pour les orignaux aux dépens des caribous
Selon Peter Knamiller, les orignaux représentent 90 % de la biomasse consommée par les loups.
Il ajoute que le nombre de caribous, particulièrement dans les hardes de Carcross et de la vallée d’Ibex, est en augmentation, ces 20 dernières années.
Les chercheurs ont muni 12 loups de 7 meutes différentes de colliers GPS. Quand ils s’arrêtent dans des zones durant une période prolongée, cela met en évidence un site potentiel sur lequel ils ont tué une ou des proies.
Les équipes peuvent, par la suite, se rendre dans la zone en question et l’étudier, cherchant des poils, des os ou des bois. « N’importe quelle preuve qui suggère qu’un animal a été tué ici. »
Ces preuves pourront être utilisées pour déterminer ce que mangent les loups, ajoute Peter Knamiller.
Le gouvernement garde aussi une trace du nombre de loups en travaillant avec les trappeurs et les gardes-chasse des Premières Nations Kwanlin Dün, Carcross/Tagish et Taku River Tlingit, ainsi qu’avec le conseil Tlingit de Teslin et le conseil des ressources renouvelables de Carcross/Tagish.
Le plan consiste à créer un programme de surveillance communautaire.
Alors que l’étude doit se poursuivre durant la prochaine année, Peter Knamiller précise qu’un comptage aérien de la population de loups aura lieu cet hiver pour obtenir une « estimation définitive et solide ».
« De cette façon, nous pourrons dire si la population augmente, baisse ou est stable », note-t-il, ajoutant que l’information sera très utile pour prendre des décisions dans la gestion future et la conservation des populations de loups et de proies.
Avec des informations de Joseph Ho