Le forum Géoscience du Yukon, l’occasion de discuter des défis miniers
Le 51e forum Géoscience du Yukon s’est clos mercredi. L’événement, qui s’est échelonné sur quatre jours, a permis de faire le point sur les développements de l’industrie minière au territoire, mais c’était aussi l’occasion, pour l’organisation, d’avoir des conversations plus « difficiles » sur ce secteur d’activité.
«Je pense que nous sommes toujours en évolution et je pense que […] notre industrie peut aussi pivoter rapidement et nous avons pu voir beaucoup de changements», souligne d’emblée la directrice générale de la Chambre des mines du Yukon, Brianne Warner.
Elle note entre autres la tenue de panels et de présentations traitant notamment de l’inclusion et des relations entre l’industrie minière et les Premières Nations.
«Avoir ces conversations peut être difficile […], mais avoir des conversations sur l’équité, c’est vers ça que l’industrie s’en va et c’est là que nous devons aller, particulièrement lorsqu’on parle d’énergie et de raccordement du réseau électrique», soutient Brianne Warner.
L’appel du projet de mine près de Mayo
Alors que l’industrie minière tenait des discussions sur l’équité et l’inclusion des Premières Nations, à quelques mètres de là, des dizaines d’aînés et des membres de la Première Nation Na-Cho Nyäk Dun se sont présentés mercredi au palais de justice à Whitehorse.
C’était, ce jour-là, l’audience au sujet du projet d’exploration minière dans le bassin versant de la rivière Beaver, un projet auquel la nation s’oppose.
En 2021, cette dernière avait poursuivi le gouvernement yukonais pour avoir approuvé ce projet sans leur accord. Un juge a déterminé, en début d’année, que le gouvernement n’avait pas suffisamment consulté les Na-Cho Nyäk Dun. Il a fait appel de cette décision en mars.
Sans commenter directement cet appel et son impact sur l’industrie minière, Brianne Warner dit qu’une grande part des présentations du forum étaient centrées sur les défis auxquels fait face l’industrie et la rapidité des changements.
«Je pense que c’est difficile pour le gouvernement de changer rapidement de cap, alors l’industrie est chanceuse dans un sens de pouvoir faire ça», dit-elle.
Une place accordée aux recherches environnementales
Le forum Géoscience de cette année a aussi été l’occasion pour des chercheurs en remédiation et en restauration des sites miniers de présenter leurs différents projets de recherche qui se déroulent souvent sur les sites des mines yukonnaises.
«On trouve, du côté de la recherche et aussi de certains consultants, que l’environnement est un peu effacé dans les grosses conférences minières, donc on est content d’essayer de ramener un petit peu l’environnement au cœur du débat et de venir présenter nos travaux de recherches», affirme le titulaire de la chaire de recherche industrielle en assainissement des mines nordiques à l’Université du Yukon, Guillaume Nielsen.
Parmi les projets présentés, on retrouvait par exemple l’utilisation de bactéries pour nettoyer l’eau des mines du Yukon, l’utilisation de barrières végétales et artificielles pour augmenter le taux d’humidité des sols et la congélation des eaux minières pour réduire la concentration de zinc.
«Je pense que c’est vraiment excitant. Ces partenariats sont ce vers quoi nous devons aller pour nous assurer que ce que nous faisons est sécuritaire», soutient Brianne Warner.
À lire aussi :