L’utilisation accrue d’une centrale au diesel aux T.N.-O. cause un déversement

Environ 500 litres d’un mélange composé à 95 % d’eau et à 5 % de liquide de refroidissement ont été déversés le 25 janvier dernier, selon un rapport de déversement de la NTPC. (Nathalie Pressman/Radio-Canada)

La production accrue d’électricité à partir de la centrale au diesel Jackfish est à l’origine d’un déversement le 25 janvier, selon la Société d’énergie des Territoires du Nord-Ouest (NTPC).

Environ 500 litres d’un mélange composé à 95 % d’eau et à 5 % de liquide de refroidissement ont été déversés, selon un rapport de la NTPC.

Ce déversement serait dû à des défaillances de l’équipement de la centrale, comme de la corrosion, en raison de sa surutilisation.

Depuis l’automne 2022, la production à la centrale Jackfish a augmenté pour fournir environ 45 % de toute l’électricité pour la région du Slave Nord, alors que cette production s’élève à 2 % en temps normal, selon le porte-parole de la NTPC, Doug Prendergast.

Le faible niveau des cours d’eau a entravé la production d’hydroélectricité dans les centrales de Bluefish et de Snare.

Le niveau de la rivière Snare est à son plus bas jamais enregistré et nous avons, je crois, entre 50 et 70 ans de données. Alors, c’est extrême, dit Doug Prendergast.

Il affirme que des travaux ont permis de réparer l’équipement défectueux et que le déversement, majoritairement composé d’eau, n’a pas causé de dégâts environnementaux. Environnement et Changement climatique Canada a inspecté les lieux, mais n’a pas fourni de détails sur son rapport au moment d’écrire ces lignes.

Le ministère territorial de l’Environnement et du Changement climatique a confirmé ces travaux de réparation, indiquant que la NTPC a augmenté la fréquence d’inspection de ses générateurs.

Emprunt de 11 millions de dollars

L’utilisation accrue de la centrale au diesel a forcé la NTPC à emprunter environ 11 millions de dollars sur une marge de crédit pour l’année fiscale 2023-2024. La société fait face à une hausse des coûts opérationnels, dont les salaires pour l’entretien, l’achat de diesel et de liquide refroidisseur.

M. Prendergast mentionne que, depuis l’automne 2022, la société a dû accroître ses dépenses de plusieurs dizaines de millions de dollars pour faire face à l’augmentation de la production d’électricité à partir de diesel.

La société a aussi déposé une demande la semaine dernière à la Régie des services publics des T.N.-O. pour augmenter les tarifs d’électricité en raison de l’augmentation du coût du diesel.

Le porte-parole de la NTPC dit que cette demande n’est toutefois pas reliée à l’augmentation de la production à la centrale Jackfish.

Il dit que cette demande vise à recouvrir la différence entre ce que les habitants paient pour le diesel sur leur facture d’électricité, soit environ 1,18 $ le litre, et ce que la NTPC paie, soit environ 1,40 $ le litre.

Diversifier les sources d’énergie

Pour Stephan Schott, professeur à l’Université Carleton spécialisé en énergie durable, les T.N.-O. devront trouver des façons de diversifier leurs sources d’énergie, parce que les conséquences des changements climatiques, comme les sécheresses, se feront de plus en plus sentir.

S’il n’y a pas d’investissement pour diversifier les sources d’énergie, la dépendance envers ces [génératrices] au diesel ne fera qu’augmenter, dit-il, ajoutant que cela accentuera les risques de déversements et les problèmes de qualité de l’air.

Il note que les énergies éoliennes, solaires et de biomasse sont toutes des solutions de rechange viables dans le Nord, mais que les coûts à court terme pourraient constituer un frein à ces initiatives.

Avec les informations de Natalie Pressman

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