Un pas de plus vers un port en eau profonde au Nunavut

cette photo, soit soumis à une évaluation environnementale.
(Fournie par West Kitikmeot Resources)

La Commission du Nunavut chargée de l’examen des répercussions (CNER) recommande que le projet de route et de port Grays Bay, dans la région du Kitikmeot, soit soumis à une évaluation environnementale, même si des intervenants craignent ses répercussions sur la harde de caribous Dolphin-et-Union.

La première phase du projet consiste en une route permanente de 230 km qui relierait l’océan Arctique avec l’extrémité nord de la route de glace Tibbit à Contwoyto, une route au nord de Yellowknife, aux Territoires du Nord-Ouest.

Cette route traverserait le corridor d’accès à la province géologique des Esclaves, une région des T.N.-O. riche en minéraux critiques.

La Commission du Nunavut a rendu sa décision le 4 décembre, après avoir reçu une quinzaine de commentaires d’intervenants et de particuliers.

Ce projet pourrait « permettre davantage d’exploration, de mines et d’infrastructures de transport dans des zones adjacentes au Kitikmeot et aux Territoires du Nord-Ouest », écrit la Commission dans sa décision.

La Kitikmeot Inuit Association, l’initiatrice du projet en 2018, qui a, depuis, passé les rênes à l’une de ses sociétés filiales, la West Kitikmeot Resources, estime que ce projet permettra de réduire le coût de la vie dans la région.

« Nous croyons que cela apportera des avantages […] en matière de réduction du temps de transport, de réduction des coûts et que cela ouvrira l’accès à de nombreuses possibilités d’exploitation minière dans la province géologique des Esclaves », dit son directeur, Fred Pedersen.

M. Pedersen croit également que ce projet pourrait avoir des répercussions stratégiques importantes en matière de sécurité et de souveraineté dans l’Arctique.

Un tel port et une route qui nous relierait à Yellowknife pourraient renforcer la souveraineté et la sécurité dans l’Arctique.

Fred Pedersen, directeur, Kitikmeot Inuit Association

« Une route vers nulle part »

De son côté, l’Association des chasseurs et des trappeurs de Kugluktuk décrit ce projet comme « une route vers nulle part » qui n’apporterait pas d’avantages aux communautés.

L’Association a déposé une soumission à la Commission du Nunavut dans laquelle elle exprime ses craintes face aux répercussions possibles sur la harde de caribous Dolphin-et-Union. La construction du projet se déroulerait sur les lieux de mise bas des caribous.

« D’autres routes au Nunavut ont démontré que les caribous n’aiment pas traverser les routes », écrit l’association.

La Coalition des gardiens du caribou, un organisme à but non lucratif visant la protection de l’espèce, et le gouvernement Tłı̨chǫ, ont fait part des mêmes appréhensions à la CNER.

Concevoir un projet qui tient compte des préoccupations

Selon le directeur général de la West Kitikmeot Resources, Brendan Bell, ces commentaires seront pris en compte lors de la conception du projet.

« Notre travail est de prendre tous ces commentaires, de les analyser et de les comprendre, et de continuer à interagir avec ces intervenants pour nous assurer de bien comprendre leurs inquiétudes afin de concevoir en fin de compte un projet capable d’atténuer ces préoccupations », explique-t-il.

Fred Pedersen dit qu’il est au courant des préoccupations exprimées par certains groupes, mais que l’évaluation environnementale permettra de trouver des solutions.

« On estime que ces processus réglementaires peuvent garantir que des projets comme celui-ci puissent être menés de manière à avoir le moins d’impact possible sur la faune ou les poissons « », dit M. Pedersen.

La dernière estimation du projet, réalisée en 2017-2018, est évaluée à 600 millions de dollars, mais Brendan Bell croit que, avec l’inflation, la facture pourrait désormais avoisiner le milliard de dollars. Environ 75 % de cette somme sera déboursée par le gouvernement fédéral, dit-il.

La construction du port pourrait commencer en 2029, si l’évaluation environnementale est approuvée par Ottawa, et durer cinq ans.

Avec les informations d’Emma Tranter

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Julie Plourde, Radio-Canada

Vidéojournalise à Yellowknife

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