Du Nunavut à l’Argentine : un Belge complète un périple de près de 7 ans

L’aventurier belge Arnaud Maldague a parcouru le Mississippi en kayak, jusqu’à la Nouvelle-Orléans.
(Facebook / The Manneken Trip)

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L’aventurier belge Arnaud Maldague a terminé l’expérience d’une vie : traverser les Amériques. Une expédition qu’il a commencée au Nunavut et qu’il a terminée en Argentine. Pour rendre la tâche plus difficile, il n’a pas utilisé de transport motorisé au cours de cette aventure, qui a duré près de sept ans en raison des péripéties qui ont prolongé son périple.

Le natif de Bruxelles a entamé son voyage, nommé The Manneken Trip, le 15 janvier 2018 à Kugaaruk, au Nunavut, sur l’océan Arctique.

Ses 1700 premiers kilomètres en ski de randonnée et en ski cerf-volant dans le Grand Nord l’ont mis à l’épreuve malgré sa détermination. Les températures pouvaient atteindre les -50 °C, sans compter une attaque d’ours polaire dont il a réussi à s’échapper.

Arnaud Maldague s’est déplacé en ski cerf-volant dans la région de Kivalliq, au Nunavut.
(Arnaud Maldague)

« On n’est jamais sûr de soi », affirme Arnaud Maldague, qui qualifie cette partie du voyage comme la plus difficile. « C’est sûr que [le danger] te remet en question. »

À deux occasions, il a passé un mois sans la moindre interaction humaine.

Cette aventure lui a cependant permis de s’immerger dans la culture inuit, qui lui était complètement étrangère.

Il a troqué ses skis pour le vélo lorsqu’il a atteint la forêt boréale, à Churchill, au Manitoba. À partir de là, un trajet de 2000 km l’attendait, avec un arrêt dans une grande ville, Winnipeg.

Le sportif dit avoir bien profité de la portion canadienne de son périple.

« Le pays est magnifique », affirme-t-il. C’est très riche. « La mentalité des gens est assez semblable à la mentalité belge et européenne de manière générale. »

L’imprévu de la COVID-19

Après avoir traversé la frontière canado-américaine, il s’est rendu sur le fleuve Mississippi, où il a échangé son vélo contre un kayak. En tout, il a traversé 10 États américains en 105 jours, soit 4000 km. Il a ensuite parcouru 4500 km de vélo des États-Unis jusqu’au Guatemala, où il s’est acheté un voilier.

Malgré deux ans de préparation, le changement constant de mode de transport a représenté un vrai défi.

Mais la survenue de la COVID-19 a davantage bouleversé les plans d’Arnaud Maldague, qui a dû rester en voile pendant trois ans et demi, en raison notamment de la pandémie.

Avec la COVID, c’est vraiment devenu très, très long.

Arnaud Maldague

En reprenant son voyage, il a traversé 10 000 km jusqu’au Suriname, un pays d’Amérique du Sud.

Ce passage dans les Caraïbes a présenté encore plus de défis pour l’aventurier, dont la perte de son mât en pleine mer. Déjà épuisé, il a été forcé par cette situation à naviguer sur son voilier pendant 19 jours et à s’en acheter un autre quand il a atteint l’île Saint-Martin.

« C’était des moments difficiles », se rappelle-t-il. « Si on a un problème tout seul, il n’y a personne pour nous aider. »

Lorsqu’il est sorti des Caraïbes, il a repris le vélo pour se rendre au Brésil, où il a commencé le chapitre amazonien du voyage. Arnaud Maldague a alors pagayé des cours d’eau, la plupart du temps à contre-courant.

En traversant une jungle au Brésil, il a été accueilli à plusieurs reprises par des habitants locaux en célébration.

Quand quelqu’un fait l’effort d’aller là-bas et de s’intéresser à leur vie, à ce qu’ils font, cela crée des échanges super chouettes.

Arnaud Maldague

Arnaud Maldague a dû abattre son cheval en raison de problème de santé.
(The Manneken Trip)

Il a ensuite parcouru l’Altiplano andin, le Pérou et la Bolivie puis le nord de l’Argentine. Il a fait 3000 km en vélo, en 40 jours, à plus de 4000 m d’altitude avant de monter à cheval.

Il était accompagné par un ami lorsqu’il a été confronté à l’un de ses derniers défis.

« Nos chevaux avaient une maladie équine et lorsqu’on a fait les tests sanguins, malheureusement, on a dû abattre nos trois chevaux  », se désole-t-il.

Après être enfin arrivé à sa destination, au Cabo Sao Pio, au sud de l’Amérique continentale, il a ressenti le sentiment du devoir accompli.

« Il y avait le défi sportif. J’avais envie de me dépasser », explique-t-il. « Après, il y avait la raison personnelle, donc apprendre à mieux me connaître, à m’accepter. Puis, il y avait l’envie de découvrir d’autres régions et d’autres cultures. »

Je voulais absolument que ce soit un apprentissage continu et c’est pour ça que j’ai fait tous ces sports différents.

Arnaud Maldague

L’homme de 35 ans avait avec lui de l’équipement de prise d’image et a l’intention de produire un documentaire sur son périple, en plus d’écrire un livre.

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