La Norvège veut de nouveau construire des abris antiaériens

Le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre et la ministre de la Justice et de la Sécurité publique Emilie Enger Mehl présentent le Livre blanc, dans la Marmorhallen à Oslo, en Norvège, le 10 janvier 2025. (Rodrigo Freitas / REUTERS)

Invoquant des risques de guerre, la Norvège a annoncé vendredi vouloir rétablir l’obligation de construire des abris antiaériens dans les nouveaux bâtiments, l’une d’une centaine de mesures proposées pour accroître l’état de préparation du pays.

« A l’avenir, nous devons tenir compte et nous préparer à gérer des crises et des guerres », a déclaré la ministre norvégienne de la Justice, Emilie Enger Mehl, également en charge des situations d’urgence.

Conjointement avec le Premier ministre Jonas Gahr Støre, Mme Mehl a présenté vendredi un Livre blanc sur la préparation du pays.

Parmi une centaine de propositions, le gouvernement de centre gauche suggère de rétablir l’obligation de doter les nouveaux grands bâtiments d’abris antiaériens, expliquant que la guerre en Ukraine avait démontré leur nécessité.

Voisine immédiate de la Russie, la Norvège, membre de l’Otan, avait renoncé à une telle obligation en 1998, après l’implosion de l’URSS et la fin de la Guerre froide.

Selon le Livre blanc, la Norvège dispose aujourd’hui d’abris ayant la capacité d’accueillir au total environ 45% de sa population, contre 90% en Finlande, 80% au Danemark et 70% en Suède.

Parmi les autres mesures envisagées, le gouvernement veut porter de 8.000 à 12.000 le nombre de personnes mobilisables au sein de la Défense civile et accroître l’autonomie alimentaire pour atteindre un taux d’autosuffisance de 50% d’ici 2030.

Il propose aussi de réfléchir à une meilleure coordination public-privé dans le domaine du cyber, de développer une nouvelle stratégie contre la désinformation ou encore de renforcer le contrôle sur la propriété foncière.

La presse norvégienne a révélé ces dernières années que des intérêts étrangers, russes notamment, avaient acquis des terrains près d’installations sensibles telles que des bases militaires.

Outre la menace de guerre, le document vise à anticiper les risques de sabotage, d’opérations hybrides, d’attaques informatiques mais aussi de pandémies ou d’événements météorologiques extrêmes.

Si la situation géopolitique est « plus tendue », M. Støre a répété que « nous ne voyons aucune menace militaire imminente dirigée contre le territoire norvégien. »

Le gouvernement étant minoritaire au Parlement, le texte aura besoin de l’appui de partis d’opposition pour être adopté, ce qui laisse la porte ouverte à des modifications.

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