Investir dans le Nord pour réduire sa dépendance aux produits américains

Un plus grand financement dans les communautés nordiques serait profitable pour l’ensemble du pays, soutiennent les premiers ministres des territoires en marge de la rencontre du Conseil de la fédération.
La rencontre, tenue à Ottawa avec le gouvernement fédéral, servait principalement à déterminer les prochaines étapes concernant les relations économiques avec les États-Unis, compte tenu des tarifications douanières de 25 % que Donald Trump, le président désigné, menace de mettre en place.
C’est un moment important pour le Nord et l’Arctique. Les sujets sur lesquels nous allons discuter aujourd’hui sont ceux dont nous discutons depuis des années ici, souligne le premier ministre du Yukon, Ranj Pillai.
Il donne en exemple la question de la défense et de la vulnérabilité de l’Arctique, mais également de l’exploitation et de l’exportation des minéraux critiques.

Sur ce point, le premier ministre du Nunavut, P.J. Akeeagok, a tenu à rappeler la contribution de son territoire aux économies canadienne et mondiale.
Le Nunavut fournit actuellement des minéraux critiques incroyables. La mine de fer du Nunavut fournit le monde avec le minerai de fer le plus pur et c’est notre plus important contributeur au PIB, indique-t-il.
Selon lui, les menaces économiques du président désigné des États-Unis sont autant un défi pour le pays qu’une occasion à saisir pour investir notamment dans les communautés du Nord.
Ce sont des communautés saines qui déterminent notre souveraineté dans l’Arctique, affirme P.J.Akeeagok, premier ministre du Nunavut.

P.J. Akeeagok réitère par ailleurs l’importance de projet comme celui de la route et du port de Grays Bay qui vise à débloquer l’accès aux minéraux critiques et au passage du Nord-Ouest, un couloir maritime de plus en plus important.
Ça peut servir à la Marine, à la Garde côtière canadienne, c’est directement sur le passage du Nord-Ouest et ça permet de débloquer le potentiel en minéraux critiques de notre territoire, dit-il.
Son homologue des Territoires du Nord-Ouest, R.J. Simpson, abonde dans le même sens. Les territoires ont, selon lui, beaucoup à offrir économiquement au pays, mais il manque pour cela des infrastructures essentielles.
Nous n’avons pas les routes qui nous permettent d’accéder aux secteurs riches en minéraux du Canada pour tirer parti de nos avantages naturels, ajoute-t-il.

Il note que, même si le Canada ne cessera pas d’entretenir une relation économique avec son voisin du sud, il est important pour le pays d’envisager d’autres options pour limiter sa dépendance aux produits américains.
Nous avons besoin d’infrastructures dans le Nord pour être en mesure de contribuer à un Canada fort et prospère qui n’est pas dépendant des États-Unis, dit R.J.Simpson, premier ministre des Territoires du Nord-Ouest.
De son côté, le premier ministre Pillai souhaitait surtout que la réunion de mercredi permette à tous les premiers ministres de s’entendre sur une marche à suivre dans le cas où les États-Unis mettent leur menace à exécution.
Nous avons maintenant une plus grande compréhension de la manière dont nous allons travailler ensemble, de la façon dont les outils que chacun mettra sur la table auront un impact sur les autres provinces et territoires, mais aussi comment ces outils peuvent être plus efficaces, explique-t-il en ajoutant être très heureux de ce qu’il a entendu aujourd’hui.
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