La pollution au mercure, une épée de Damoclès sur l’Arctique
La pollution au mercure liée à l’activité humaine de plus en plus importante dans l’Arctique et au dégel annoncé du pergélisol qui renferme d’importantes quantités de ce métal lourd hautement toxique sont considérés comme l’une des plus grandes menaces écologiques dans la région.
Les experts du cercle polaire connaissent bien la nocivité du mercure aussi bien sur l’homme que sur les écosystèmes. Même si l’on sait que sous le pergélisol existe des réserves du métal lourd, dont la forme organique toxique est connue sous l’appellation méthylmercure, sa production aujourd’hui est en majorité d’origine anthropique comme l’extraction minière, la production d’électricité au charbon ou l’activité industrielle.
À ce titre, le Conseil de l’Arctique rappelle que la propagation dans la nature du mercure représente un enjeu de santé publique à l’échelle planétaire.
Le Conseil de l’Arctique est un forum intergouvernemental qui se compose de huit États arctiques (Canada, Danemark, États-Unis, Finlande, Islande, Norvège, Suède, Russie) et six organisations internationales de peuples autochtones à titre de participants permanents.
2020 marque une étape importante pour la convention de #Minamata sur le mercure : ses parties sont tenues de mettre fin à la fabrication, l’importation et l’exportation des nombreux produits contenant du mercure répertoriés dans la convention.https://t.co/DyOjWmmhG9 pic.twitter.com/iH11iqVg06
— Programme des Nations Unies pour l’environnement (@UNEP_Francais) August 15, 2020
Malgré la réglementation, le mercure toujours aussi présent
Un certain nombre de réglementations internationales ont été adoptées sous l’égide des Nations-Unies comme la Convention de Minamata sur le mercure qui vise à protéger la santé humaine et l’environnement contre les effets néfastes du métal lourd. Elle a été adoptée en 2013 au Japon par 128 pays du globe incluant les huit nations membres du Conseil de l’Arctique.
Plusieurs projets pilotes ont été mis en place ces dernières années, notamment celui du Conseil de l’Arctique baptisé Programme de surveillance et d’évaluation de l’Arctique (AMAP). Dans un rapport publié en 2018, l’AMAP indiquait que la faune (ours polaires, orques, oiseaux, etc.) et les poissons de l’Arctique sont toujours exposés à un cocktail complexe de contaminants environnementaux incluant le mercure.
En septembre dernier, l’organisation réunissait par le biais de son Programme d’action contre les contaminants (ACAP) une soixantaine de spécialistes issus des pays nordiques pour proposer des pistes de solution afin de prévenir la pollution au mercure. Mais sept ans après la Convention de Minamata, les défis demeurent énormes.