Développement des ressources de l’Alaska, un décret qui ne fait pas l’unanimité

Un campement au loin, l'hiver.
Cette photo de 2019 de la compagnie ConocoPhillips montre un camp d’exploration pour du forage sur le site du projet Willow, dans le nord de l’Alaska. (Photo : ConocoPhillips/AP)

L’un des multiples décrets signés par le président Donald Trump visant à faciliter l’exploitation des ressources naturelles en Alaska est à la fois applaudi par les leaders politiques de l’État et décrié par les groupes environnementaux.

Signée lors de l’investiture du nouveau président des États-Unis, la décision s’arrime avec les demandes que le gouverneur Mike Dunleavy avait exprimées peu après l’élection de Donald Trump.

Le décret ouvre ainsi la voie au forage dans une partie de la Réserve faunique nationale de l’Arctique, considéré sacré pour les Gwich’in, et retire la limite imposée par l’administration Biden sur l’exploitation pétrolière de la réserve nationale de pétrole de l’Alaska.

Il renverse également les restrictions de coupe forestière et de construction de route dans une zone qui offre un habitat pour les loups, les ours et les saumons.

Pour le directeur du Centre de biologie et diversité de l’Alaska, Cooper Freeman, le président Trump ne peut toutefois pas agiter une baguette magique et faire en sorte que ces choses se produisent.

Il rappelle que, pour démanteler des politiques existantes, des lois et règlements environnementaux existent et doivent être respectés et que les recours légaux contre les plans de Donald Trump sont presque certains.

Nous sommes prêts et nous nous attendons à faire le combat de notre vie pour garder l’Alaska grande, sauvage et abondante, dit-il.

Les groupes qui veulent empêcher la vente des baux de la Réserve faunique nationale de l’Arctique pensent que le troupeau de caribous de la Porcupine pourrait souffrir de l’exploitation pétrolière et gazière.

Un troupeau de caribous à proximité d'un point d'eau.
Les groupes qui veulent empêcher la vente des baux de la Réserve faunique nationale de l’Arctique pensent que le troupeau de caribous de la Porcupine pourrait souffrir de l’exploitation pétrolière et gazière. (Photo : US Fish and Wildlife Service/Associated Press)

L’organisme n’est pas le seul à s’opposer aux développements dans ce secteur. Les leaders Gwich’in se sont également exprimés contre le forage sur les côtes puisque la région est importante pour la harde de caribous Porcupine.

Une annonce bien accueillie

Les leaders de la communauté Inupiaq de Kaktovik, un petit village sur les berges de la mer de Beaufort et compris dans la Réserve faunique nationale de l’Arctique, sont quant à eux en accord avec le forage et espèrent que leurs voix seront entendues par l’administration Trump, après avoir été ignorées par l’ancien président Joe Biden.

Avec son décret, intitulé « libérer l’extraordinaire potentiel des ressources de l’Alaska », le président américain demande au secrétaire de l’Intérieur « d’établir des baux additionnels » et de délivrer tous les permis et droits d’usage nécessaire pour l’exploration et le développement gaziers et pétroliers.

Il s’agit d’une excellente nouvelle selon le sénateur républicain Dan Sullivan et le gouverneur de l’Alaska, Mike Dunleavy. Ce dernier a indiqué, sur les réseaux sociaux, que c’était pour cette raison que les élections étaient importantes.

Les leaders de l’Alaska ont longtemps reproché à l’administration de Joe Biden d’entraver le développement pétrolier, minier et gazier durant son mandat.

Le gouverneur a répété à maintes reprises que le développement des ressources de l’Alaska était primordial pour le futur de l’État. Il avait d’ailleurs déposé un projet de loi sur le stockage sous-terrain de carbone afin de diversifier les revenus tout en continuant à l’exploitation des ressources.

Un décret qui prendra du temps

Le directeur adjoint du centre de conservation Western Priorities, Aaron Weiss, qualifie le décret signé par Donald Trump de tout, partout et tout à la fois qui cherche à défaire des mesures qui, dans certains cas, ont pris des années à mettre en place par l’administration précédente.

Le temps nécessaire pour accomplir tout ce qui se trouve dans ce décret serait d’un, voire de deux mandats. Et même là, il faut que la science appuie [ces décisions] et nous savons que dans le cas de l’Alaska, la science n’est pas du côté d’un forage illimité, dit-il en pointant les inquiétudes liées aux changements climatiques et au réchauffement de l’Arctique.

Avec les informations de Becky Bohrer de l’Associated Press

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