La police du Nunavik blanchie dans la mort d’une femme détenue à Inukjuak

Les agents du Service de police du Nunavik ont été blanchis par le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) après le décès d’une femme détenue en cellule de dégrisement à Inukjuak, en 2023.
Le DPCP indique qu’aucune infraction criminelle n’a été commise par les policiers dans cette affaire, qui avait mobilisé des enquêteurs du Bureau des enquêtes indépendantes (BEI).
La femme est décédée des suites d’une intoxication aiguë à l’alcool.
Les événements
Le 25 mai 2023, la résidente de la petite communauté d’Inukjuak, au Nunavik, a d’abord été arrêtée en état d’ébriété sur la voie publique. Le rapport d’événement indique qu’elle a été amenée au poste de police et qu’elle n’a pas fait l’objet d’une fouille corporelle exhaustive.
Les agents lui ont confisqué par ailleurs une bouteille d’alcool qu’elle a réussi à boire sur la banquette arrière du véhicule de police. Elle présentait d’importants signes d’intoxication, mais demeurait cohérente lorsqu’elle s’exprimait.
La femme a ensuite été mise de force dans une cellule de dégrisement et s’est endormie, sous la supervision d’un gardien.
Elle a toutefois perdu conscience, sans que sa codétenue et les policiers s’en rendent compte.
Les manœuvres de réanimation, qui ont été amorcées à la suite de la découverte de son état, ont été vaines.
Le défibrillateur du poste n’était pas chargé. Durant l’intervention, une autre bouteille d’alcool bien entamée a été découverte sur la victime, qui était alors en arrêt cardiorespiratoire. Son décès a été constaté quelques minutes plus tard à la clinique du village.
Le rapport d’autopsie conclut que le décès est attribuable à une intoxication aiguë à l’alcool.
Supervision suffisante?
Le DPCP indique que, selon les procédures policières, une personne doit toujours être présente au poste de police pour assurer une surveillance.
Une ronde doit par ailleurs être faite toutes les 15 minutes et doit se faire plus fréquemment si l’état de santé du détenu le nécessite.
Un surveillant était bel et bien présent sur place, mais il a été impossible de connaître la fréquence des vérifications de l’état de santé de la femme. En l’espèce, aucune preuve ne fait état de la fréquence exacte à laquelle les policiers ont observé la femme
, souligne le DPCP par voie de communiqué.
Malgré cet élément, il n’est pas possible pour le DPCP de conclure que la situation était raisonnablement prévisible et que les policiers ont fait preuve de négligence.
La preuve ne révèle donc pas d’infraction criminelle de la part des policiers du SPN, conclut le DPCP.
Depuis 2017, cinq personnes sont mortes dans des circonstances similaires, ce qui avait aussi déclenché une enquête du BEI.
Aucune accusation n’a été portée par le DPCP dans ces cinq cas.
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