La fonte de la banquise dans l’Arctique beaucoup plus rapide que prévu, selon deux études
Les modèles climatiques utilisés par le experts environnementaux de l’Organisation des Nations unies (ONU) et d’autres organismes pour prévoir le changement climatique ne reflètent pas fidèlement l’avenir de l’Arctique, assurent des chercheurs de l’Université de Göteborg.
Dans deux études scientifiques publiées dans la revue Science Daily, les chercheurs de l’Université de Göteborg ont comparé les résultats des modèles climatiques avec les observations réelles. Elles ont conclu que le réchauffement de l’océan Arctique se poursuivra à un rythme beaucoup plus rapide que ne le prévoient les modèles climatiques.
En raison de la couverture de glace de mer de l’Arctique et de son climat rigoureux, relativement peu d’observations sont effectuées dans cette partie du monde, soulignent les documents. « Cela signifie que les modèles climatiques utilisés pour projeter l’avenir de l’Arctique n’y ont pas été calibrés de la même manière que dans d’autres parties du monde. »
Ces modèles climatiques sous-estiment les conséquences du changement climatique, ajoutent les experts qui précisent que les eaux relativement chaudes des régions arctiques sont encore plus chaudes et plus proches de la glace de mer.
« Par conséquent, nous pensons que la glace de mer arctique va fondre plus vite que prévu », explique Céline Heuzé, climatologue à l’Université de Göteborg et auteur principal de l’une des études.
L’étude rappelle que les eaux chaudes se déversent dans l’océan Arctique par le détroit de Fram, entre le Groenland et l’archipel du Svalbard. « Cependant, le volume d’eau dans ces courants océaniques et sa température dans les modèles climatiques sont trop faibles, ce qui est l’une des raisons pour lesquelles les projections des modèles climatiques ne seront pas exactes, avant les scientifiques.
Les modèles « sous-estiment » les conséquences
Même la stratification de l’océan Arctique est incorrecte, note les documents scientifiques selon les chercheurs, étant donné qu’environ la moitié des modèles prévoient une augmentation et l’autre moitié une diminution de la stratification, les conséquences du réchauffement climatique ne peuvent pas être estimées avec précision.
« La situation est grave. Si les gouvernements et les organisations du monde entier doivent s’appuyer sur ces modèles climatiques, ils doivent être améliorés. C’est pourquoi la recherche et l’acquisition de données dans l’océan Arctique doivent être prioritaires », dit Mme Heuzé.
La climatologue raconte que l’Arctique est une région importante pour prévoir l’intensité future du réchauffement climatique. Sa glace de mer contribue à l’effet d’albédo : une surface blanche qui réfléchit la lumière du soleil loin de la planète. Si la glace disparaissait, une plus grande quantité de rayonnement solaire atteindrait la Terre.
« Nous avons besoin d’un modèle climatique adapté à l’Arctique. En général, on ne peut pas utiliser le même modèle pour l’ensemble de la planète, car les conditions varient considérablement. Une meilleure idée serait de créer un modèle spécifique pour l’Arctique qui prenne correctement en compte les processus qui se produisent dans l’océan Arctique et les zones terrestres environnantes », conclut Mme Heuzé.
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