La Finlande et la Suède renforcent la sécurité dans le Nord

Un véhicule de police dans l'Arctique finlandais.
Un exercice policier de recherche en Laponie, dans l’Arctique finlandais. (Photo : Petri Hietala/Courtesy Suomen Poliisijärjestöjen Liitto)

Une adaptation d’un texte d’Eilís Quinn d’Eye on the Arctic

Un accord entre la Finlande et la Suède visant à renforcer la coopération policière dans leurs zones frontalières septentrionales communes est officiellement entré en vigueur le 1er février. Le nouvel accord vise à améliorer les temps de réponse et à prévenir les crimes graves dans les régions frontalières du nord.

La zone frontalière entre la Finlande et la Suède est une région où la structure communautaire ne suit pas les frontières de l’État (la région de Tornio-Haparanda) et où l’interaction et la coopération transfrontalières sont intenses dans divers domaines de la vie, explique Hannele Taavila, directrice de la police finlandaise.

« La Finlande et la Suède souhaitaient renforcer la coopération policière et les municipalités du nord ont été choisies comme zones de coopération.

En vertu de cet accord, la police des deux pays sera autorisée à franchir la frontière sous certaines conditions afin de répondre rapidement à des incidents graves ou à des situations d’urgence, y compris des crimes tels que les viols, les voies de fait graves et les homicides.

La coopération concernera principalement les zones frontalières de la Finlande et de la Suède. En Finlande, elle s’appliquera aux municipalités d’Enontekiö, de Kolari, de Muonio, de Pello, de Tornio et de Ylitornio, tandis qu’en Suède, elle touchera les municipalités d’Haparanda, de Kiruna, de Pajala et d’Övertorneå.

Une femme portant des lunettes regarde la caméra.
« L’objectif principal de l’accord est de prévenir ou d’interrompre une infraction grave et d’aider ainsi l’autre État, ce qui signifie que la patrouille de police la plus proche s’acquittera de cette tâche », indique Hannele Taavila, directrice de la police finlandaise. (Photo : Hannele Taavila)

Les syndicats de police prônent une coopération plus étroite

Les syndicats de police du Nord appellent depuis longtemps à un renforcement de la coopération pour faire face à la menace croissante du crime organisé, en particulier dans le Nord, où les groupes criminels peuvent tirer parti des vulnérabilités uniques de la région, notamment les vastes espaces, une population clairsemée et une empreinte limitée des forces de l’ordre.

Cet accord n’est qu’un des éléments constitutifs d’une meilleure collaboration.

Les criminels ne se soucient pas des frontières, ils ont des connexions partout. Nous devons donc travailler ensemble plus efficacement, affirme Jonne Rinne, président du syndicat de la police finlandaise.

« Nous devons procéder à des analyses comparatives et partager des informations avec nos collègues de la région nordique et de l’Europe. Nous n’avons pas besoin de réinventer la roue, mais d’apprendre les uns des autres et de nous adapter.

Un homme observe la caméra avec sérieux.
« Les polices nordiques ont toujours collaboré, mais cette collaboration doit être renforcée. La criminalité est internationale, ce qui signifie que nous devons coopérer de façon plus efficace. (Photo : Katja Almgren/Courtesy Suomen Poliisijärjestöjen Liitto)

Au début de l’hiver, les syndicats de police d’Islande, du Danemark, de la Norvège, de la Finlande et de la Suède ont publié une déclaration commune appelant à une collaboration plus étroite. Ils ont souligné la nécessité d’une réponse unifiée, notamment face à l’augmentation de la violence liée à la criminalité des gangs en Suède, qui s’étend désormais aux pays voisins.

Le crime organisé conquit de nouveaux marchés pour le trafic de drogue et d’armes, la traite des êtres humains et la prostitution, ainsi que pour de graves délits économiques et professionnels, indique la déclaration commune. Aucun pays nordique n’est épargné. La criminalité se répand tellement qu’il ne nous est plus possible de faire notre travail comme avant.

Des questions clés subsistent dans des domaines tels que la langue et les règles de recours à la force.

Des policiers dans l'Arctique finlandais.
L’accord devrait être mis en œuvre en 2026, après que les autorités auront achevé la formation des policiers participants, au cours de laquelle les polices finlandaises et suédoises se familiariseront avec les règles entourant le recours à la force dans l’autre pays. (Photo : Anu Arhippainen/Courtesy Suomen Poliisijärjestöjen Liitto)

Jonne Rinne reconnaît que si la question linguistique peut sembler un obstacle de l’extérieur, la composition linguistique unique de la Finlande offre une solution.

Le finnois et le suédois sont les deux langues nationales en Finlande, et nous avons tous appris le suédois à l’école et à l’académie de police. Mais que se passe-t-il lorsque l’on se trouve dans une situation à haut risque et très stressante et que l’on doit utiliser une langue qui n’est pas notre langue maternelle? Cela peut poser un problème.

Lutte contre la criminalité violente

En vertu de l’accord, la police des pays voisins sera autorisée à franchir la frontière pour prévenir ou interrompre des crimes graves. Cela est particulièrement important dans l’Arctique, où le poste de police le plus proche peut être situé dans le pays voisin plutôt que dans le pays où le crime est commis.

Une fois l’opération en cours, la police du pays hôte prend le relais et mène l’enquête.

La coopération suivra toujours les lois du pays où l’opération a lieu, explique Hannele Taavila. Il est important de se rappeler qu’une patrouille de police de l’autre pays arrivant sur les lieux d’un crime dans le cadre de l’accord ne prendra que les premières mesures pour empêcher le crime. La police du pays hôte doit toujours arriver sur les lieux pour achever l’opération.

La date précise de mise en œuvre de l’accord en 2026 sera annoncée dans les prochains mois.

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