Un nouvel avion d’évacuation médicale pour l’est du Nunavik

(Photo : Radio-Canada/Félix Lebel)
Le Centre de santé Tulattavik de l’Ungava (CSTU) et Air Inuit mettent en service un nouvel avion Dash-8-100, adapté pour faciliter le travail des équipes soignantes lors des évacuations médicales qui ont lieu entre les villages de la baie d’Ungava, au Nunavik.
« C’est comme passer de l’âge de pierre à l’âge technologique! », a dit de façon imagée la directrice des services professionnels du CSTU, la Dre Nathalie Boulanger, lors du dévoilement de l’appareil à l’aéroport de Kuujjuaq, mercredi.
L’avion à turbopropulseurs a été complètement modifié pour accueillir jusqu’à 3 civières, 1 incubateur, de l’équipement spécialisé et 14 passagers.
Son propre groupe électrogène permettra aussi aux équipes soignantes de garder les équipements allumés et les patients au chaud durant les transferts sur les tarmacs des aéroports régionaux.
« Ça a un plus long rayon d’action, plus que le modèle Twin-Otter. C’est un avion plus fiable, plus robuste, et il a fait ses preuves pour le nord. Ça fait partie de la flotte d’Air Inuit depuis longtemps et ça va répondre à nos besoins », a indiqué le directeur général du CSTU, Larry Watt.

Un outil indispensable
Les évacuations médicales par avion sont quotidiennes dans les villages du Nunavik, qui sont isolés les uns des autres. On a dénombré 917 transports aériens d’urgence lors de la dernière année financière seulement pour les 7 villages de la baie d’Ungava desservis par le CSTU.
Le petit avion à turbopropulseurs Twin-Otter, utilisé depuis des décennies, et les autres Dash-8 du parc aérien d’Air Inuit n’étaient pas adaptés au transport médical.
« C’est une grosse amélioration. […] On avait toujours un petit stress quand on prenait les anciens avions. Il fallait monter la civière avec nos bras. Là, ça va être beaucoup plus sécuritaire et confortable », a souligné la Dre Annie Lemay, médecin omnipraticienne à Kuujjuaq.
Selon le CSTU, la mise en service de cet avion permettra de réduire les délais d’intervention et d’assurer une prise en charge plus rapide des patients qui nécessitent des soins urgents.
Le fait d’avoir plus d’espace dans l’avion sera aussi un casse-tête de moins pour les équipes médicales.
« Pour un accouchement qui ne va pas bien, tu veux au moins avoir une sage-femme, un médecin, deux infirmières et une inhalothérapeute », a expliqué la Dre Nathalie Boulanger.
« Mais quand tu voles en Twin-Otter, tu dois penser à ton affaire! Il n’y a peut-être pas assez de place pour rentrer tout ton personnel et les proches de la patiente. Cette préoccupation-là vient de partir. On ne se posera plus de question », a-t-elle ajouté.

Un travail de longue haleine
Le dévoilement de ce nouvel appareil découle d’un long travail de préparation des équipes du CSTU et d’Air Inuit.
C’est par ailleurs le transporteur régional qui a acheté l’avion, avant d’entreprendre les travaux de modification pour sa nouvelle fonction médicale.
« On a demandé à l’hôpital de Kuujjuaq ce qu’ils avaient besoin, quel genre de mission ils désiraient faire avec l’avion. Après ça, l’avion a été configuré avec des services externes d’ingénierie, qui sont habitués à l’équipement médical. […] C’est un travail acharné de plus de 18 mois », a dit Christian Bush, président d’Air Inuit.
Un contrat de service de 10 ans a été conclu entre les deux institutions. Le CSTU investira 8 millions de dollars par an pour l’utilisation de cet appareil, pour un total de 80 millions jusqu’en 2035.
À noter que les autres dispensaires des villages de la baie d’Hudson, chapeautés par le Centre de santé Inuulitsivik (CSI), n’auront pas systématiquement accès à cet avion de transport, sauf en cas d’exception.
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