De fortes réactions après une altercation armée à Whitehorse

Gros plan sur le blason de la GRC cousu sur un chandail d'un membre de la force. Au deuxième plan, flou, un agent de police s'exprime aux micros.
Une vidéo de l’altercation relayée  sur les réseaux sociaux a été visionnée plus de 130 000 fois. Photo : Radio-Canada / Claudiane Samson

Un texte d’Angie Isnel

La vidéo montrant une confrontation entre deux groupes, dont visiblement une personne était armée, survenue sur la rue Main de Whitehorse samedi dernier, a été relayée sur les réseaux sociaux, créant de fortes réactions.

Lundi, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a déclaré avoir démarré une enquête sur des troubles survenus sur la rue Main, impliquant des armes, et être en train de récupérer les vidéos de surveillance des magasins alentour.

Si tu sors l’arme, appui sur la gâchette! peut-on entendre de l’un des membres des groupes dans l’altercation, dans une vidéo publiée dans le groupe Whitehorse Property Crime sur Facebook.

Dépassant les 130 000 visionnages, la vidéo a voyagé au-delà des frontières yukonnaises.

Parmi les quelque 300 commentaires publiés, des internautes expriment de la sidération, certains blâment le gouvernement libéral, tandis d’autres débattent de la légalisation des armes à feu ou demandent la déportation des personnes ayant un lien avec le crime organisé.

Certains commentaires font également état d’inquiétudes quant à l’augmentation du crime et l’implication de jeunes Yukonnais dans ces activités.

Ces réactions surviennent alors que la semaine dernière, la GRC a publié un rapport faisant état d’une augmentation de la présence d’organisations criminelles depuis 2021 au Yukon.

La GRC n’a pas confirmé de lien entre cette altercation armée et le crime organisé, l’enquête étant en cours.

Le détachement indique avoir localisé le véhicule d’un des deux groupes de jeunes et de jeunes adultes.

Lundi soir, le maire de Whitehorse, Kirk Cameron, a abordé le sujet lors de la réunion du conseil municipal de Whitehorse.

«Je sais que je parle au nom de l’ensemble du conseil [municipal] et de nos résidents lorsque je dis que ce type de comportement est tout à fait inacceptable dans notre communauté et que nous ne pouvons pas le laisser continuer», a affirmé Kirk Cameron, maire de Whitehorse.

Cinq réseaux de crimes organisés au Yukon

Le Service de renseignements criminels de la Colombie-Britannique et du Yukon a identifié cinq réseaux de crimes organisés exploités au territoire dans un rapport publié la semaine dernière par la GRC.

Ian Fraser, superviseur de l’unité de réduction de la criminalité de la GRC au Yukon, indique que les groupes collaborent mieux qu’avant partout au pays, et que la GRC du Yukon travaille également de concert avec d’autres départements et des communautés locales pour faire face au crime organisé.

Selon le rapport, comme le marché des drogues illicites est lucratif et en augmentation, les coûts et les méfaits liés à ces trafics ont dépassé ceux de l’alcool et du tabac. Il est établi que les décès prématurés par drogues illicites ont dépassé ceux de l’alcool au Yukon.

L’alcool et le tabac sont les principaux produits en termes de volume, mais les drogues illicites approvisionnées par le crime organisé engendrent un nombre plus élevé de méfaits par habitantpeut-on lire dans le rapport.

Selon le rapport, la cocaïne est la drogue illicite la plus consommée au Yukon. Entre 15 et 20 kilogrammes de cocaïne sont trafiqués au territoire chaque mois, d’après ses estimations.

Cette substance est la plus utilisée chez les jeunes, renchérit Ian Fraser.

Il explique qu’un des moyens utilisés pour les trafics est les courts séjours planifiés par le biais de la plateforme Airbnb, quand les trafiquants utilisent les résidences de particuliers et leurs véhicules.

Les trafiquants entrent et sortent du Yukon régulièrement en provenance des juridictions du sud, qu’il s’agisse du sud-ouest et de l’intérieur de la Colombie-Britannique ou de l’Alberta.

Il explique aussi que les citoyens peuvent être en proie aux menaces ou ont des récompenses financières en échange de la location de leurs propriétés.

Avec des informations de Tori Fitzpatrick

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