Élections fédérales : le climat doit demeurer « une priorité »

Un texte de Dominique Lévesque
Le Jour de la Terre célébré le 22 avril tombe en pleine campagne électorale fédérale. Alors que les droits de douane motivent les partis politiques et les électeurs, un expert rappelle que la lutte contre le réchauffement climatique ne doit pas être abandonnée et que des politiques ambitieuses peuvent même profiter à l’économie.
La guerre tarifaire avec les États-Unis a été qualifiée de «menace existentielle ,»
mais devant l’approche du 28 avril, le jour du scrutin, un expert se demande si l’économie a pris toute la place dans la campagne au détriment de l’environnement.
Dans la première partie de la campagne, on a remarqué que l’environnement avait été un petit peu mis sur le rond du fond,affirme Charles-Édouard Têtu, analyste des politiques climatiques et énergétiques pour l’organisme Équiterre. On comprend que la crise géopolitique avec les États-Unis occupe énormément d’espace [et] inquiète les Canadiens. […] On comprend aussi que la priorité des gens réside dans le fait qu’on souhaite payer l’épicerie, payer le loyer à la fin du mois. On a donc peut-être évacué de facto l’environnement de nos considérations.
« Par contre, on ne doit pas perdre de vue que la crise climatique est centrale et a un impact concret sur les dépenses des familles. On pense par exemple au coût des denrées, à l’épicerie, le coût des assurances qui ne cessent de monter. »
Des politiques en matière de changements climatiques ambitieuses pourraient répondre aux grands enjeux de l’élection : le coût de la vie, l’inflation, la crise climatique et le logement.
L’analyste est tout de même heureux que les enjeux liés à l’environnement aient été soulignés pendant les débats des chefs, autant en français et qu’en anglais.
Les questions sur l’environnement ont vraiment pesé fortement dans la balance. Les partis ont dû se positionner, ont dû justement répondre à ces demandes.
Il croit que même si l’économie et la guerre tarifaire sont sur toutes les lèvres, que l’environnement et la lutte contre les changements climatiques tiennent aussi à cœur les Canadiens et qu’il est important de ne pas perdre ce qui a été accompli.
On parle énormément d’avoir plus de pétrole, plus de gaz, plus de pipelines, indique Charles-Édouard Têtu, analyste des politiques climatiques et énergétiques, Équiterre. Au final, on nous présente des idées qui ont des impacts néfastes sur nos communautés, sur notre territoire et qui ne répondent pas nécessairement à notre enjeu de souveraineté énergétique. On nous présente des solutions qui ont des conséquences permanentes à une crise temporaire.
«Le retrait du volet consommateur de la tarification carbone est vraiment un signe d’un grand recul sur l’action climatique canadienne, parce que c’est une politique efficace pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et la consommation d’énergie fossile.»
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