La géo-ingénierie au secours de la banquise d’été de l’océan Arctique

L’ingénieure Leslie Field du Arctic Ice Projet espère qu’elle pourra ralentir la fonte de la banquise de l’océan Arctique, alors que d’autres travaillent à réduire son empreinte carbone. (Arctic Ice Project)
Alors que les glaces de l’Arctique sont vouées à disparaître durant les mois d’été d’ici à 2050, des scientifiques testent un projet qui vise à ralentir leur fonte.

L’idée est de disperser des microsphères de verre ressemblant à du sable sur la glace pour rendre la nouvelle glace plus réfléchissante, comme l’est naturellement la glace pluriannuelle, et donc moins susceptible d’absorber la chaleur et de fondre.

Pour autant, l’ingénieure et inventrice ne se voile pas la face et met en garde qu’il ne s’agit en rien d’une solution miracle. « Nous n’arrivons pas à temps pour empêcher un grand nombre de dévastations climatiques », explique Leslie Field, la fondatrice de l’organisme. Le but d’Arctic Ice Project est surtout de gagner du temps pendant que le monde travaille à réduire ses émissions de carbone.

Outils de mesures utilisés par l’équipe de chercheurs. (Arctic Ice Projet)
Une fonte des glaces record

Selon des études récentes, la banquise d’été de l’Arctique risque de disparaître d’ici 2050, voire d’ici 2035, si le réchauffement climatique ne peut être arrêté. La calotte glaciaire avait pourtant autrefois la taille des dix provinces canadiennes. Aujourd’hui, elle ne s’étend plus que sur une surface équivalente à la distance entre Terre-Neuve et le Manitoba.

Si la fonte de ces glaces en été n’est pas nouvelle, cette année elle a atteint son deuxième plus bas niveau en plus de 40 ans de mesures.

Le précédent record date de l’été 2012, selon les données satellites du Centre national de données sur la neige et la glace (NSIDC) des États-Unis à Boulder, au Colorado. À l’époque, 2012 était considérée comme une anomalie, mais 2020 n’est pas loin derrière.

« Malheureusement, je ne considérerais plus cela comme particulièrement anormal », admet Twila Moon, scientifique en chef adjointe du NSIDC.

Les scientifiques de l’Arctic Ice Project à Utqiagvik en Alaska. (Arctic Ice Project)
Les communautés du nord en première ligne

Ce niveau de fonte a aussi des implications pour les habitants de l’Arctique comme Frank Pokiak, qui a pratiqué la chasse sur la glace, comme moyen de subsistance pendant la majeure partie de sa vie.

« La température s’est réchauffée. Nous avions l’habitude de mettre des filets de pêche sous la glace à cette époque de l’année. Et en ce moment, l’océan et le port sont toujours ouverts. C’est un grand changement. »

Twila Moon pense que malgré toutes les bonnes intentions, la géo-ingénierie n’est pourtant pas la bonne façon de sauver la glace. Elle estime que l’accent devrait plutôt être mis sur la réduction des émissions nocives.

« Dans le cas de la glace de mer, si nous parvenions à réduire le réchauffement climatique et à commencer à voir un refroidissement à un moment donné, nous pourrions en fait voir la reformation de ce type de glace. »

« Le climat est quelque chose qui peut sembler hors de notre contrôle, mais qui est en fait très directement lié à l’action humaine. Nous avons donc les mains sur ce bouton », rappelle Mme Moon.

Avec les informations de l’émission What on Earth

Radio-Canada

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