Le premier ministre du Yukon annonce qu’il démissionnera

Le premier ministre du Yukon, Ranj Pillai, a annoncé, mercredi après-midi à Whitehorse, en compagnie de son épouse et de son fils, son intention de quitter son poste de premier ministre.
Il a précisé qu’il quittera son poste lorsque son remplaçant aura été désigné.
Ranj Pillai a aussi annoncé qu’il démissionne de son poste de chef du Parti libéral du Yukon.
Jusqu’aux prochaines élections territoriales prévues le 3 novembre prochain, Ranj Pillai dit qu’il restera ministre responsable du Conseil exécutif, ministre responsable de la Société d’habitation du Yukon et ministre du Développement économique. Il dit vouloir également conserver son poste de député jusqu’aux prochaines élections, mais qu’il ne se représentera pas.
Servir à titre de premier ministre aura été l’emploi le plus gratifiant de ma vie, a-t-il déclaré.
En énonçant le bilan de sa carrière, le politicien a admis que le travail de premier ministre demande beaucoup de temps et est exigeant, et qu’il aimerait être davantage auprès des siens.
Dans ce rôle [comme premier ministre], il faut savoir équilibrer sa vie personnelle et sa vie professionnelle. Peut-être quelqu’un a-t-il trouvé le secret, mais il reste assez difficile de faire ce travail et trouver les moments.

M. Pillai est devenu premier ministre en janvier 2023. Il s’est présenté sans opposition à la direction du Parti libéral du Yukon après la démission de l’ancien premier ministre, Sandy Silver.
Depuis son arrivée au pouvoir, le Parti du Yukon, qui forme l’opposition officielle, lui a demandé à plusieurs reprises de déclencher des élections.
La course au leadership lancée
Le Parti libéral du Yukon a annoncé par voie de communiqué que son exécutif allait se rencontrer mercredi pour déterminer le calendrier et les modalités de la course à la chefferie.
Quant au Parti du Yukon, une déclaration écrite affirme que la nouvelle est une «surprise »
, tout en souhaitant à Ranj Pillai le meilleur pour la suite.
Le parti accuse ensuite le premier ministre sortant d’abandonner plutôt que de faire face aux électeurs
après que le gouvernement a plongé le Yukon dans une dette record
.
La cheffe du Nouveau Parti démocratique (NPD), Kate White, affirme pour sa part que la relation de travail était bonne
, alors que son parti a soutenu le gouvernement libéral minoritaire depuis son élection en 2021 grâce à une entente de collaboration.

Le départ annoncé de Ranj Pillai lui fait conclure que les prochaines élections ne se joueront «qu’entre deux partis »
le sien et celui de l’opposition officielle.
16 ans en politique municipale et territoriale
M. Pillai a commencé sa carrière politique en tant que conseiller municipal à Whitehorse en 2014.
Avant d’accéder au poste de premier ministre du territoire en janvier 2023, il avait été élu deux fois député de Porter Creek Sud, d’abord en 2016 puis en 2021.
Au début de son mandat, il avait fait de l’éducation et de la lutte contre la crise du logement ses priorités, tout en continuant les efforts de son prédécesseur dans la réconciliation avec les Premières Nations.
Appuyé par le NPD et sa cheffe Kate White, il a passé son mandat à la tête d’un gouvernement minoritaire.
Sa gestion du territoire se caractérise, selon le gouvernement du Yukon lui-même, par des budgets prudents et excédentaires afin de parer à d’éventuelles catastrophes.
Pendant son mandat, il aura notamment eu à gérer la catastrophe du déversement de la mine d’or Eagle exploitée par la société Victoria Gold, en juin 2024.
Le mandat de M. Pillai s’est aussi distingué par les efforts de son gouvernement pour améliorer le système de santé du Yukon.
Dans son communiqué publié le 7 mai, le premier ministre démissionnaire revient sur son bilan en matière de développement du territoire (fibre optique, infrastructures d’énergie renouvelable…) et sur la construction du nouveau centre des congrès à Whitehorse.
Il annonce également qu’il compte continuer la lutte contre les menaces que fait peser le gouvernement Trump sur l’économie et le mode de vie des Yukonnais jusqu’aux élections prévues cet automne.
Avec les informations de Sarah Xenos et de Jean-Baptiste Lasaygues
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