Grand Nord canadien : retard dans le projet d’énergie éolienne à Inuvik

La construction de l’éolienne à Inuvik, qui devait entrer en fonction au début de 2023, est retardée et ne produira pas d’électricité comme prévu avant l’été.

La Société d’énergie des Territoires du Nord-Ouest (NTPC) explique que ce retard est dû à quelques problèmes de logistique et de livraison de matériel.

La construction de la route d’accès est suspendue pendant que NT Energy, une société sœur de NTPC, « travaille avec l’entrepreneur principal et d’autres entreprises engagées dans cet aspect du projet pour définir la voie à suivre afin de terminer la route », a déclaré le porte-parole de NTPC, Doug Prendergast, dans un courriel.

L’entreprise n’a pas précisé les causes de ce retard dans la construction de la route d’accès.

De plus, une commande d’acier, nécessaire au support de l’éolienne, a été livrée près de deux mois plus tard que prévu, toujours selon Doug Prendergast. Ce retard a forcé l’équipe à remettre le montage de l’éolienne, car la grue ne peut être actionnée par temps froid.

« Retard après retard »

La communauté d’Inuvik est la plus grande collectivité ténoise dépendante au diésel, selon la Stratégie énergétique 2030 des T.N.-O. Le projet éolien d’Inuvik doit permettre de réduire la dépendance de la communauté au diésel de 30 %, soit 3 millions de litres par an.

Une fois construite, l’éolienne mesurera 150 mètres de haut et aura des hélices de 67 mètres chacune. Le projet comprend l’installation d’un système de stockage avec des batteries, d’un accès routier de 6 kilomètres et d’une ligne de distribution connectée aux lignes existantes.

La députée d’Inuvik Twin Lakes, Lisa Semmler, est fâchée que le projet prenne du retard.

« La route n’est pas terminée, les ponceaux ne sont pas en place, et l’éolienne n’est pas sécurisée au chantier naval MTS. Il y a une grue sur la colline qui ne peut pas être utilisée en hiver, mais elle est là, louée, car elle vient du Sud. Il y a retard après retard », explique-t-elle.

Le projet devait coûter au départ 40 millions de dollars, mais la nouvelle facture se situera entre 60 et 70 millions. La députée Semmler craint de voir le coût total augmenter encore plus avec ces retards.

Le porte-parole du ministère de l’Infrastructure, Darren Campbell, a indiqué lundi que le gouvernement territorial cherchait avec Ottawa des solutions pour absorber la hausse du coût de l’éolienne.

Même si l’éolienne permettra de diminuer la dépendance au diésel, Lisa Semmler doute que les consommateurs d’électricité d’Inuvik profitent d’une réduction de leur facture. « L’économie n’ira pas dans les poches des résidents, mais dans celles de la Société d’énergie des Territoires du Nord-Ouest », dit-elle.

Doug Prendergast, de son côté, estime qu’il est encore trop tôt pour déterminer de quelle façon l’éolienne va influer sur ce que les consommateurs paient. « C’est la Régie des entreprises de service public des T.N.-O. qui va confirmer les tarifs d’électricité pour les consommateurs, après une future requête de hausse tarifaire », conclut-il.

Selon la Stratégie énergétique 2030, le territoire vise à réduire de 25 % les émissions de carbone provenant de l’électricité. Une fois construit et en activité, le projet éolien d’Inuvik permettra une réduction de 6000 tonnes par an.

Avec les informations de Sidney Cohen