Le BVG note des « progrès » dans la gestion des aires protégées aux T.N.-O.

Des maisons et un tipi de Lutsël K’e derrière un banc de fleurs.
Thaidene Nëné est la cour arrière des habitants de Lutsël K’e. (Photo d’archives : Radio-Canada/Mario De Ciccio)

Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest a réalisé plusieurs progrès dans la gestion et la création d’aires protégées et de conservation, notamment en sécurisant un financement à long terme, mais il lui reste du travail à faire en matière de recrutement autochtone, conclut le Bureau de la vérificatrice générale (BVG) du Canada.

Le commissaire à l’environnement et au développement durable du BVG, Jerry V. DeMarco, était de passage à Yellowknife, vendredi, pour présenter à l’Assemblée législative territoriale un rapport sur les aires protégées et de conservation aux T.N.-O.

Dans son rapport d’audit, qui porte sur une période allant du 1er janvier 2016 au 31 décembre 2024, le BVG s’est intéressé à trois axes, soit l’obtention d’un financement à long terme pour les initiatives de conservation, le renforcement de la gestion des aires protégées et la création de nouvelles aires protégées.

Dans l’ensemble, le BVG juge que les T.N.-O. ont déployé des efforts pour obtenir un financement durable et à long terme pour ses aires protégées. Dans son plan de travail Territoire en santé, population en santé pour 2023-2028, le gouvernement ténois s’était fixé des objectifs pour y parvenir.

Le BVG a salué la signature de l’accord de Financement de projets pour la permanence, conclu entre 22 gouvernements autochtones, Ottawa, les T.N.-O. et des organismes privés, duquel a découlé un financement allant jusqu’à 375 millions de dollars.

Pour soutenir les communautés éloignées sur de grandes distances et surmonter les coûts d’exploitation élevés, il est essentiel de disposer d’un financement fiable et durable pour les aires protégées et de conservation, a rappelé le BVG.

Cependant, Jerry V. DeMarco constate que le gouvernement des T.N.-O. ne dispose pas de mécanisme de financement à long terme qui lui permet de gérer ses activités.

En d’autres termes, il croit qu’il est important que les budgets du gouvernement ténois reflètent un engagement durable.

Un réseau d’aires protégées est censé les protéger de façon permanentedans le respect de valeurs écologiques et culturelles, mais s’il n’y a pas de financement continu pour cela, le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest pourrait se retrouver incapable de planifier ses propres activités à long terme, explique-t-il, en entrevue avec Radio-Canada.

Les reflets du ciel dans le lac.
Thaidene Nëné est situé à l’extrémité est du Grand lac des Esclaves, dans les Territoires du Nord-Ouest. (Photo d’archives : Radio-Canada/Mario De Ciccio)

Selon les données de décembre 2023 de la base de données canadienne sur les aires protégées et de conservation, 15,8 % des aires terrestres des Territoires du Nord-Ouest (terres et eaux intérieures) étaient protégées et conservées. Cette proportion dépasse celle du Canada, qui est de 13,7 %.

Les Territoires du Nord-Ouest comptent actuellement deux aires protégées établies en vertu de la Loi sur les aires protégées : Thaidene Nëné, située à la pointe est du Grand lac des Esclaves, ainsi que Ts’udé Nilįné Tuyeta, qui se trouve à l’ouest du fleuve Mackenzie et de la collectivité de Fort Good Hope.

Des travaux sont également en cours pour la création d’autres zones protégées et de conservation, dont celle de Ka’a’gee Tu, qui couvre une superficie d’environ 9600 kilomètres carrés dans le sud-est de la région du Dehcho.

Une carte montrant le réseau de conservation terrestre des Territoires du Nord-Ouest.
Une carte du réseau de conservation terrestre des Territoires du Nord-Ouest tirée du rapport d’audit de 2025 du Bureau de la vérificatrice générale du Canada sur les aires protégées et de conservation. (Photo : Bureau de la vérificatrice générale du Canada)

Lacunes liées au recrutement autochtone, selon le BVG

Le rapport note toutefois que le gouvernement ténois a accompli des progrès limités dans la planification et la prise de décision requises pour créer de nouvelles aires protégées.

Nous avons constaté qu’Environnement et Changement climatique, en collaboration avec les organisations et les gouvernements autochtones concernés, a partiellement rédigé une entente multipartite pour la création de Dınàgà Wek’èhodì en décembre 2022, peut-on lire dans le rapport.

Malgré l’existence d’une entente partielle, nous avons constaté que les négociations sur la répartition des sièges entre les gouvernements autochtones au sein du conseil de gestion étaient dans une impasse.

Une citation deExtrait du rapport du Bureau de la vérificatrice générale du Canada

D’ici un an, le commissaire suggère au ministère de collaborer avec les gouvernements autochtones représentant Dınàgà Wek’èhodì et les quatre aires proposées de la région du Dehcho pour élaborer un plan d’action et un calendrier détaillé. Environnement et Changement climatique a accepté cette recommandation.

Le commissaire soutient également que la représentation des Autochtones dans le processus de recrutement demeure insuffisante.

Nous avons examiné les processus d’embauche du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest pour les postes liés aux deux aires protégées [établies], dit-il. Nous avons constaté que 16 postes avaient été pourvus, mais que seulement trois de ces processus d’embauche avaient inclus la participation des membres des communautés autochtones siégeant au conseil de gestion de ces aires protégées.

Il note que le recours fréquent à des contrats d’emploi à court terme complique le recrutement et la rétention de personnel.

Les gouvernements et les organisations autochtones nous ont appris que le roulement accru du personnel alourdissait le fardeau des membres de leur personnel, qui devaient transmettre leurs connaissances autochtones chaque fois qu’une nouvelle fonctionnaire ou un nouveau fonctionnaire se joignait à l’équipe opérationnelle des aires protégées territoriales, peut-on lire.

Jerry V. DeMarco recommande d’intégrer systématiquement les conseils de gestion des aires protégées dans les processus de recrutement liés aux postes territoriaux.

Trois autres rapports du BVG sur des aires protégées et de conservation sont attendus cette année. Ils se concentreront à l’échelle fédérale sur les zones marines et terrestres ainsi que sur les relations entre Ottawa et les communautés autochtones liées à la gestion de ces aires.

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Matisse Harvey, Radio-Canada

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