Quitter le nord des T.N.-O. à la poursuite du hockey au Yukon

Lorsque les parents de William Gruben ont pris la décision de quitter Inuvik afin que leur fils puisse poursuivre sa passion pour le hockey, ils savaient que cette décision ne devait pas être prise à la légère.
En août 2024, ils ont finalement fait le saut et ont pris la route pour Whitehorse.
Évidemment, ce n’est pas une décision facile de déraciner sa famille et de déménager dans un nouvel endroit, admet Christopher Gruben, le père de William.
Il faut que tu prennes en considération le logement et l’éducation. Tu laisses derrière toi tous tes réseaux de soutien, la familiarité de la vie que tu as connue, explique-t-il.
À son arrivée à Whitehorse, William, âgé de 13 ans, dit que ses amis lui manquaient. Bien qu’il se soit fait de nouveaux amis, il pense encore à ses camarades d’Inuvik. Il espère qu’un jour ils pourront profiter des mêmes occasions.
Selon son père, William a déjà fait des progrès dans le sport, ce qui n’aurait pas été possible si la famille était restée à Inuvik.
Abandonner le mode de vie traditionnel
Les Gruben ont choisi de s’établir à Whitehorse, car ils peuvent toujours se rendre à Inuvik par la route Dempster. De plus, cette ville a une bonne réputation en ce qui concerne le développement du hockey.
Dylan Cozens, qui joue maintenant pour les Sénateurs d’Ottawa dans la Ligue nationale de hockey, et Gavin McKenna, l’un des meilleurs espoirs au repêchage l’année prochaine, en sont deux exemples.
Ces facteurs ont également attiré la famille Jerome il y a quelques années.
Gary Jerome, originaire de Fort McPherson, dans les Territoires du Nord-Ouest, s’est installé à Whitehorse en 2017 avec son fils Evander.

Gary Jerome reconnaît que cela a été un grand sacrifice.
C’est abandonner la vie traditionnelle, la chasse, le trappage et la pêche, affirme-t-il.
En vérité, la décision allait au-delà du sport. Gary Jerome affirme que les activités récréatives sont insuffisantes dans les petites communautés, ce qui a des répercussions sur la santé mentale.
Il y a de vrais défis de santé mentale, les jeunes n’ont rien à faire, affirme Gary Jerome, parent d’un des jeunes hockeyeurs.
Son fils, Evander, est heureux d’avoir accès aux installations sportives de Whitehorse. Il se réjouit également d’avoir trouvé en William un camarade avec un parcours similaire au sien.
C’est un de mes meilleurs amis, dit Evander Jerome.
Des améliorations notables
La saison dernière, les deux jeunes ont fait partie de l’équipe compétitive des Mustangs.
L’entraîneur-chef, Jeff Frizzell, dit que ce n’est pas inhabituel d’avoir dans son équipe des athlètes qui ne viennent pas de Whitehorse, mais qu’il s’agit d’une première pour des joueurs du Beaufort-Delta.
Je n’ai rencontré que deux joueurs de cette région et ils sont tous les deux exceptionnels, explique Jeff Frizzell, entraîneur-chef des Mustangs.
Evander et William ont chacun contribué à la réussite de leur équipe dans des moments décisifs.
Deux gars du Beaufort-Delta continuent d’influencer des parties de hockey à un haut niveau. C’est fort!, s’exclame Christopher Gruben.

S’ils continuent dans cette voie, il est possible que les deux athlètes doivent quitter leur communauté de nouveau afin de poursuivre leur carrière. Ils ont déjà participé à un camp d’entraînement en Colombie-Britannique au printemps.
Leurs pères disent recevoir un appui financier et personnel de la part des membres de leur communauté aux T.N.-O.
Ils souhaitent toutefois que les gouvernements autochtones apportent un meilleur soutien aux jeunes qui veulent faire du sport de compétition et qu’ils en développent davantage dans les communautés.
Avec les informations de Luke Carroll
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