Yukon: Ottawa assure dorénavant la remédiation de la mine Clinton Creek

Le gouvernement du Yukon et le fédéral se sont entendus pour qu’Ottawa reprenne la gestion de l’assainissement de la mine abandonnée. (Photo d’archives-Gouvernement du Canada)

Près de 50 ans après la fermeture de la mine d’amiante Clinton Creek, au centre du Yukon, le gouvernement territorial s’entend avec le fédéral pour que la responsabilité de l’entretien et de la maintenance du site soit dorénavant assumée par Ottawa.

La mine Clinton Creek, située à environ 65 km au nord de Dawson, à la confluence du fleuve Yukon et de la rivière Fortymile, a été exploitée par la minière Cassiar Asbestos de 1967 à 1978.

Avec ses quelque 500 habitants, la ville minière est devenue pour un bref moment une communauté dynamique avec son école, son centre de santé, sa taverne, un centre de curling et son propre journal, le Rock Fluff. Puis la mine a fermé et la minière a fini par déclarer faillite et abandonner le site en 1992.

Depuis, les travaux pour assurer la stabilité et la sécurité du site se poursuivent, pris en charge d’abord par le gouvernement du Yukon, puis par Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada (RCAANC), dans le cadre de son programme de remise en état des mines abandonnées du Nord, avec la participation de la Première Nation Trʼondëk Hwëchʼin.

Si RCAANC n’est pas en mesure de transmettre un échéancier des travaux de remédiation, le fédéral indique que l’objectif est de parvenir à fermer le site d’ici 2036. La priorité sera accordée aux piles de déchets de roche et de résidus miniers qui sont toujours dans la zone ainsi qu’aux résidus responsables de la formation du lac Hudgeon.

Ce lac représente une grande partie de nos efforts de remédiation parce que, s’il venait à céder, il poserait un important risque pour la région, explique la directrice des ressources naturelles pour la Première Nation Trʼondëk Hwëchʼin, Alice McCulley.

La ville a été abandonnée à la suite de la fermeture de la mine, en 1978. (Photo d’archives – Archives du nord de la Colombie-Britannique)

Afin de minimiser ces risques, la Première Nation avait installé, au tournant des années 2000, des infrastructures pour permettre le passage de l’eau, réduire les risques d’inondation en aval et prévenir l’érosion du barrage. Le canal arrive toutefois à la fin de son cycle de vie.

Le directeur de l’environnement pour le Yukon auprès de RCAANC, Martin Guilbeault, souligne qu’une inondation pourrait avoir des répercussions jusqu’à l’embouchure du ruisseau Clinton et de la rivière Fortymile.

Il rassure toutefois les habitants quant au fait qu’un système de surveillance est en place sur le site. Nous savons qu’il y a quelques résidents [le long de la Fortymile], dit-il, ajoutant qu’il y aurait assez de temps, en considérant la surveillance en place, pour avertir la population.

Martin Guilbeault assure aussi que le risque d’inondation n’est pas grand, mais que la possibilité est prise au sérieux par le gouvernement. Les équipes travaillent donc à renforcer le barrage, qui s’apparente plus à un remblai, et à améliorer le canal.

Il souligne également que la stabilité du site et le passage des poissons dans le ruisseau Clinton sont deux autres priorités.

Un site d’importance pour la Première Nation

Alice McCulley explique que le ruisseau Clinton était un important lieu de pêche pour la Première Nation Trʼondëk Hwëchʼin avant que ne s’installe la ville minière.

Le ruisseau Clinton est d’une importance cruciale et offre un habitat pour les jeunes saumons quinnat. Ce sont les plus gros que nous trouvons au Yukon, dit-elle en ajoutant qu’avant l’arrivée de la mine d’amiante, le cours d’eau s’écoulait librement jusqu’à la rivière Fortymile.

Mais le glissement de terrain [survenu en 1974] a bloqué le ruisseau, déplore-t-elle.

La mine a été exploitée par la minière Cassiar Asbestos de 1967 à 1978 durant lesquelles une communauté s’est formée. (Photo d’archives – Archives du nord de la Colombie-Britannique)

Restaurer le passage pour les poissons le long du cours d’eau est donc une priorité pour les résidents, en plus de mesures de sécurité pour permettre l’accès au site.

La Première Nation a aussi demandé à Ottawa de prioriser l’embauche de membres et d’entreprises détenues par ses membres pour les travaux de remédiation afin de créer des bénéfices économiques pour la communauté.

Selon la directrice des ressources naturelles pour la Première Nation Trʼondëk Hwëchʼin, les travaux de remédiation au cours des dernières décennies ont été lents. Alice McCulley précise également qu’il ne sera pas possible de ramener le site à ce qu’il était à l’origine, mais qu’ils travaillent maintenant à en améliorer ses fonctions écologiques.

Il y a de 50 à 60 ans d’impact sur la région. Ce sont des générations de notre population, et cela a définitivement eu un impact sur les connaissances et l’utilisation de cette région, mais nous espérons certainement reconnecter les gens et reconstruire, souligne-t-elle.

Avec les informations de Caitrin Pilkington

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