La Première Nation Carcross/Tagish prend en main l’assainissement de son territoire

Grâce à un accord récemment conclu avec le gouvernement fédéral, la Première Nation Carcross/Tagish, au Yukon, aura un rôle central dans l’assainissement de sites pollués sur son territoire.
L’entente prévoit la décontamination des sites miniers abandonnés Arctic Gold and Silver et Venus, ainsi que de l’ancien pensionnat pour Autochtones Chooutla.
« C’est merveilleux! », s’est exclamée Darla-Jean Lindstrom, cheffe adjointe de la Première Nation. « Cela a pris du temps, mais c’est enfin arrivé. »
Des sites dangereux
La signature de l’entente a eu lieu mercredi au sommet de la montagne Montana, sur le site de l’ancienne mine Arctic Gold and Silver, qui était en activité au 19e siècle.
La mine Venus était située sur la rive du Windy Arm du lac Tagish, au sud de Carcross. Les deux sites contiennent des résidus toxiques et des déchets miniers. Quant à celui de Chooutla, il renferme des hydrocarbures dans le sol.
Le pensionnat a fonctionné de 1911 à 1969, et le bâtiment est resté sur place pendant encore plusieurs années. En 1993, la Première Nation a finalement participé à sa démolition.
« Les sites causent des dommages au territoire et aux animaux, y compris à nos baies », a soutenu Mme Lindstrom, qui a ajouté : « Nous sommes très reconnaissants d’avoir la chance de nettoyer et de protéger notre mère Nature, qui nous protège. »

Rob Wright, sous-ministre adjoint au ministère des Relations Couronne-Autochtones et des Affaires du Nord, a signé l’entente au nom du gouvernement fédéral.
Il a déclaré que l’accord permet à Carcross/Tagish de prendre les rênes. Il a également mis en évidence une nouvelle approche dans la gestion des sites contaminés auprès des Premières Nations.
« Ils vont collaborer avec nous pour assainir leur propre territoire. C’est un développement encourageant dans notre relation. »
Beaucoup de travail
La société Carcross/Tagish Group of Companies supervisera les sites et sous-traitera les travaux de décontamination. Selon Stephen Mooney, le dirigeant de cet organisme de développement économique de la Première Nation, les bienfaits économiques vont au-delà de l’assainissement des sites. Il prévoit également des occasions de formation pour la communauté.
« Il ne s’agit pas juste de nettoyer et de partir », a-t-il fait valoir.

Cependant, à ce stade-ci, la prochaine étape consiste à consulter les membres de la communauté, afin qu’ils contribuent à l’élaboration d’un plan assurant la décontamination sécuritaire des sites.
Shane Wally, un intendant des terres pour la Première Nation, réalise l’ampleur de la tâche et se montre préoccupé par l’envergure du projet.
Il a commencé à travailler sur la montagne Montana à l’âge de 15 ans. Maintenant dans la trentaine, il est familier avec le site d’Arctic Gold and Silver et dit avoir trouvé des barils d’huile usagée enfouis, ainsi que d’autres déchets.
« Je me demande comment on va pouvoir travailler en sécurité et sans faire répandre davantage de poussière nocive du haut en bas de la montagne », dit-il, inquiet.

Des panneaux d’avertissement indiquent les zones dangereuses de la montagne. De plus, M. Wally encourage la population à éviter la route principale, en raison des camions qui y circulent.
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