Traitement des dépendances : le centre de rétablissement Isuarsivik enfin inauguré

Le Centre Isuarsivik donne sur la rivière Koksoak. (Photo : Isuarsivik/Samuel Lagacé)

Le nouveau centre de rétablissement en traitement des dépendances Isuarsivik, ouvert au public depuis le mois de juin, a été inauguré mercredi après-midi, à Kuujjuaq, au Nunavik.

Le Centre Isuarsivik traite des usagers depuis plus de 25 ans, mais dans son ancien bâtiment, plus petit et moins adapté, seuls neuf lits étaient disponibles par cycle de guérison de six semaines.

Depuis l’ouverture du nouveau centre, en 2023, les services sont décuplés. Dolly Mesher est conseillère au service de soins en continu. Elle est responsable des services offerts avant et après les cycles de traitements.

Elle explique qu’auparavant, on ne pouvait pas avoir des traitements pour les hommes et pour les femmes au même moment. «Les cycles de neuf hommes étaient en alternance avec ceux des femmes, alors ça pouvait prendre un très long moment avant de recevoir de l’aide», raconte-t-elle.

Aujourd’hui, ce sont 22 personnes, hommes et femmes, qui peuvent être accueillies au centre à la fois, pour des cycles de guérison de huit semaines.

De plus, l’approche familiale de la guérison en fait «le seul centre de réadaptation en dépendance au Québec capable d’accueillir des usagers adultes venus en traitement avec leur famille», selon les documents d’information du Centre Isuarsivik. En effet, en plus des 22 places de traitement, 35 places sont disponibles pour les familles qui accompagnent les usagers.

Le Centre Isuarsivik se décrit aussi comme le seul au Québec à offrir des services spécifiques au Nunavimmiut adaptés à leur culture. Il allie dans son modèle de soins les valeurs inuit traditionnelles aux pratiques modernes en traitement de la toxicomanie et des traumatismes.

C’est vraiment le seul endroit disponible pour les Inuit. C’est donc un endroit très important où on peut leur offrir de l’espoir de guérison, pour eux, mais aussi pour leur famille.

– Dolly Mesher, conseillère au service de soins en continu

Des services de soins pour les personnes enceintes et de garderie et de tutorat ont aussi été ajoutés dans le nouveau centre, dont le nombre d’employés est passé d’une vingtaine à environ 60.

L’équipe est passée de 20 à 60 personnes avec l’ouverture du nouveau centre. (Photo : Isuarsivik/Samuel Lagacé)

Prendre le temps de bien faire les choses

Le ministre québécois responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuit, Ian Lafrenière, ne cache pas son enthousiasme.

En entrevue quelques jours avant l’inauguration, il a rappelé que les choses n’ont pas été simples pour en arriver à ce résultat «merveilleux». «Une partie de tout ça s’est déroulée pendant la COVID-19 avec tous les problèmes qu’on connaît.»

Le ministre raconte que l’aspect architectural a aussi présenté certains défis. «Les gens qui portaient le dossier voulaient des formes un peu plus arrondies, ce qui ressemble plus à la réalité inuit, mais les gens ici ne comprenaient pas sur le coup, parce que ça ne correspondait pas à nos façons de faire.»

Selon lui, le projet est un bel exemple de collaboration entre les gouvernements du Québec, du Canada et les Inuit. «Ça nous a demandé de nous adapter et de prendre le temps de bien faire les choses», dit-il.

175 usagers par année

Le nouveau Centre Isuasivik pourra donc accueillir 175 usagers par année et aura un effet positif sur la communauté inuit. «Ça va permettre aux gens [du Nunavik] de ne pas avoir à s’expatrier pour suivre des traitements», a aussi rappelé Ian Lafrenière.

Le Centre Isuarsivik se décrit aussi comme le seul au Québec à offrir des services spécifiques au Nunavimmiut. (Photo : Isuarsivik/Samuel Lagacé)

Quant Dolly Mesher, elle voit dans ce centre un endroit d’espoir pour la culture inuit. Elle espère que dans un avenir proche, les aînés de la communauté pourront y apporter leur expérience et leur sagesse. «J’espère aussi qu’un jour, tous les services pourront être offerts en inuktitut», conclut-elle.

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