Stressés par la sécheresse, des arbres peuvent tomber même par temps calme

Des experts des arbres affirment que des années de sécheresse et de stress peuvent augmenter le risque de rupture de branches, même par une journée parfaitement calme. De récents événements en Colombie-Britannique montrent que cela peut mener à des conséquences tragiques.
Le 31 juillet, une mère et son fils de cinq mois ont été tués lorsqu’un arbre est tombé au camping du parc du lac Cumberland, sur l’île de Vancouver. Le 10 août, une femme a été grièvement blessée après la chute d’un gros arbre à la lagune des Pipers, à Nanaimo.
Peter Constabel, professeur au Département de biologie de l’Université de Victoria, a vu des photos de cet arbre et a affirmé qu’il semblait être pourri à l’intérieur.
C’est la sécheresse qui cause précisément ce problème. Et d’une manière ou d’une autre, elle stresse l’arbre et fait tomber la branche, ou la branche tombe d’elle-même. Si les sécheresses s’accumulent, bien sûr, cela affaiblit l’arbre dans son ensemble, a dit M. Constabel, spécialiste de la santé des arbres.
Jim Mattsson, professeur à l’Université Simon Fraser, explique que les périodes de sécheresse peuvent affaiblir les arbres en réduisant la photosynthèse et leur croissance. Cela fait diminuer leurs réserves d’énergie ou de sucre et leurs défenses chimiques.
M. Mattsson note que tous ces facteurs peuvent provoquer une réaction en chaîne, augmentant la vulnérabilité des arbres aux insectes et aux maladies fongiques avant de provoquer leur pourriture interne et possiblement leur chute.
Difficile à prédire
Peter Constabel recommande de rechercher les signes de maladie sur les arbres. Il indique entre autres qu’une écorce fendue ou la croissance de champignons peuvent être des signes de stress. Il suggère d’éviter ces arbres.
M. Constabel précise qu’il est difficile de prédire quand un arbre va tomber, même pour les arboristes professionnels.
Parfois, cela se produit sans autre avertissement qu’un craquement. Cela peut même se produire par une journée parfaitement calme
et sans vent, a-t-il prévenu.
La Colombie-Britannique a connu des années de sécheresses répétées, bien que les conditions soient actuellement considérées comme normales sur l’île de Vancouver, qui a reçu de fortes pluies la fin de semaine dernière.
M. Constabel a raconté avoir vu des branches d’érables et de chênes tomber sur le campus de l’Université de Victoria, même par temps calme.
M. Mattsson a pour sa part rapporté avoir récemment observé la chute de grosses branches d’un sapin de Douglas sur le mont Burnaby.
Si quelqu’un avait été touché, cela aurait pu être très grave, a remarqué M. Mattsson, soulignant qu’une période de sécheresse prolongée a été en mesure d’affaiblir ce conifère habituellement très résistant à la sécheresse.
Lorsque les saisons de sécheresse se répètent, et que les gens ne remarquent même pas qu’ils subissent plusieurs années de stress hydrique, ils perdent leurs feuilles, leurs aiguilles, etc.
Appel à la prudence
M. Mattsson s’est fréquemment rendu sur l’île de Vancouver pour ses recherches et a vu que les cèdres rouges de l’Ouest, communs sur l’île, sont très sensibles à la sécheresse, leurs racines étant assez proches de la surface.
À mesure que l’été se réchauffe, ces arbres subissent un stress accru.
Cela peut suffire à les tuer en un an ou deux. Ce n’est pas parce qu’ils sont morts qu’ils vont tomber immédiatement. Ils sont généralement affaiblis par la pourriture, principalement due aux insectes et aux champignons, précise-t-il.
M. Constabel affirme que les randonneurs doivent être prudents lorsqu’ils passent à côté de ces arbres.
Les arbres sont particulièrement vulnérables en milieu urbain. Ils sont plus susceptibles d’être exposés au soleil et, le sol étant compacté, leurs racines ne peuvent pas être aussi saines que celles des arbres en milieu naturel.
Cela rend l’arbre plus difficile à maintenir en bonne santé et peut également l’affaiblir, ce qui peut entraîner la chute d’une branche en cas de sécheresse, conclut M. Constabel.
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