Feux de forêt : Yellowknife et Behchokǫ̀ accueillent les évacués de Whatì

Des lits de camps dans un gymnase.
Un centre d’hébergement temporaire a été mis en place à Behchokǫ̀ pour les personnes évacuées de Whatì. (Photo : CBC/Kate Kyle)

Un texte de Mohamed-Amin Kehel

Aux Territoires du Nord-Ouest, des centaines d’évacués de la communauté de Whatì, à 250 km au nord de Yellowknife, sont attendus dans la capitale ténoise. Un centre sportif a été réquisitionné pour les héberger et la communauté se mobilise pour accueillir au mieux ces déplacés et leurs familles.

Avant d’atteindre Yellowknife, ils ont été nombreux à faire étape à Behchokǫ̀, le temps pour la capitale ténoise de préparer ses installations.

Située à 167 kilomètres au sud de Whatì, Behchokǫ̀ a mis sur pied vendredi soir un centre d’hébergement temporaire avec près de 200 lits de camp à destination des familles.

On pouvait voir le feu, peut-être à cinq kilomètres, quand je suis partie, raconte Josephine Bishop, évacuée à Behchokǫ̀. C’était comme un volcan!

Vendredi soir, le centre sportif Fieldhouse à Yellowknife était prêt à recevoir ses premières personnes évacuées avec une capacité de 110 lits.

Sur sa page Facebook, le maire Ben Hendriksen a invité les citoyens de Yellowknife à faire preuve de gentillesse et de soutien en rappelant qu’en 2023, la capitale avait dû être évacuée à cause des feux de forêt.

Des lits de camps dans un centre sportif.
Au centre sportif Fieldhouse de Yellowknife, 110 lits ont été disposés pour accueillir les évacués et leurs familles. (Photo : CBC/Kate Kyle)

C’est dur pour les gens, souffle Leroy Rabesca, installé au Fieldhouse. On a conduit depuis Whatì et il y avait beaucoup de fumée que nous ne pouvions pas respirer.

À ses côtés, son frère Michael Rabesca acquiesce : J’ai juste réuni ma famille et nous avons quitté les lieux, je suis content d’être arrivé avec eux sain et sauf.

Élan de solidarité

À Yellowknife, la communauté n’a pas tardé à se manifester pour soutenir les évacués.

La Première Nation des Dénés Yellowknives organisait une compétition de jeu de main pour célébrer l’automne baptisée Xat’o gathering, une occasion pour certains membres de Whatì de se changer les idées et de participer aux festivités.

Nous avons retardé les inscriptions parce qu’il y avait certaines équipes de Whatì, explique Jeffrey Rosnawski, l’un des organisateurs de l’événement.

Aaron Jeremick’a fait partie des évacués présents au parc territorial de la rivière Yellowknife. Il raconte avoir été touché par la gentillesse des personnes présentes dans les centres d’accueil.

« Ce sont des moments effrayants et les jeux de main rassemblent tout le monde et rendent les gens heureux », ajoute-t-il.

Aussi longtemps que nous sommes ensemble, chacun d’entre nous sera aussi fort que deux personnes. C’est comme cela que j’ai grandi, affirme Aaron Jeremick’a, membre de la communauté de Whatì.

En ville, un restaurant local, Coyote’s Steakhouse, s’est aussi empressé d’offrir une remise de 15 % aux évacués qui viendraient dans son établissement.

Je sais que c’est difficile de quitter sa maison, mais nous devons rester ensemble, dit-il.

Des joueurs autochtones bras croisés et entourés de tambours.
La Première Nation des Dénés Yellowknives organisait une compétition de jeu de main où des équipes de Whatì ont pu participer. (Photo : Radio-Canada/Mohamed-Amin Kehel)

La situation à Whatì

Situé au bord du lac La Martre, Whatì fait face depuis plusieurs jours à la progression rapide du feu ZF048-25 qui s’est approché à seulement quelques kilomètres de la communauté, forçant son évacuation.

Samedi, en mi-journée, Dana Bowen, la responsable des communications pour les feux de forêt du gouvernement des T.N.-O., indiquait que le feu se trouvait toujours à environ 7 km de l’aéroport de Whatì.

Un bombardier à eau et trois hélicoptères ont pu aider les pompiers à lutter contre les flammes sur place avant d’être cloués au sol à cause de la fumée.

Dana Bowen explique aussi que les prévisions de vent devraient éloigner le brasier de la communauté et aider les équipes d’intervention dans leur travail.

Avec la situation qui change rapidement, nous essayons d’avoir le maximum de renforts sur place, dit Dana Bowen, responsable des communications pour les feux de forêt du gouvernement des T.N.-O.

Elle avertit toutefois les automobilistes de rester alertes sur les routes, car les vents et la fumée réduisent considérablement la visibilité.

Samedi, Yellowknife et le sud du Lac des Esclaves se trouvaient en effet enveloppés dans une épaisse fumée et Environnement Canada enregistrait une très mauvaise qualité de l’air, de 10 sur une échelle de 10+, ce qui représente un risque très élevé pour la santé.

À lire aussi :

Radio-Canada

RCI c'est le service multilingue de CBC/Radio-Canada qui permet de découvrir et surtout de comprendre et de mettre en perspective la réalité de la société canadienne, ses valeurs démocratiques et culturelles.

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Laisser un commentaire

Note: En nous soumettant vos commentaires, vous reconnaissez que Radio Canada International a le droit de les reproduire et de les diffuser, en tout ou en partie et de quelque manière que ce soit. Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette.
Nétiquette »

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *