Ajout de 47 places au programme des candidats à l’immigration des T.N.-O.

Un texte de Thomas Éthier
Après avoir réduit de moitié le nombre de places du programme des candidats à l’immigration des Territoires du Nord-Ouest (T.N.-O.) pour 2025, le gouvernement fédéral a annoncé mardi que 47 places supplémentaires seront proposées.
Le programme des candidats permet à des employeurs de recruter des travailleurs essentiels et qualifiés venant de l’étranger, et à ces derniers d’obtenir la résidence permanente.
Dans un communiqué publié mardi, la ministre ténoise de l’Éducation, de la Culture et de la Formation a déclaré que le gouvernement territorial continuerait à plaider en faveur d’une augmentation de l’allocation correspondant aux besoins des T.N.-O.
L’immigration est l’un des outils les plus efficaces pour renforcer l’économie des T.N.-O., diversifier les industries et faire progresser les efforts d’édification du pays dans le Nord, lit-on aussi dans le communiqué.
Cela va tuer des entreprises
Gajendra Singh Dahiya, 24 ans, est gérant adjoint à l’hôtel Ptarmigan Inn, à Hay River. Originaire de l’Inde, il détient un permis de travail temporaire.
Il estime que, parmi les 37 employés de l’hôtel, une quinzaine viennent de l’étranger.
Quand je suis arrivé ici, les règles étaient plus faciles. On pouvait postuler pour un bon emploi. Après quelques mois, ils ont imposé ces nouvelles règles, et plus personne ne pouvait postuler, indique-t-il, soutenant que le programme est actuellement quasi inaccessible.

Selon M. Singh Dahiya, ces portes fermées pourraient dissuader beaucoup de travailleurs de s’établir dans la région.
À l’heure actuelle, personne ne veut rester. Cela va tuer des entreprises, affirme-t-il.
Déménager aux T.N.-O., ce n’est pas facile. Cela prend beaucoup de courage, et cela nuit au porte-monnaie. Si vous ne recevez rien en retour, si vous ne pouvez même pas postuler pour votre permis de travail, c’est vraiment très difficile, explique M. Singh Dahiya.
Accès limité aux travailleurs
Marc Henry, copropriétaire du restaurant Copperhouse, à Yellowknife, a pris l’habitude d’embaucher à l’étranger pour trouver l’expertise dont il a besoin.
Cette année, deux de ses employés, dont le permis de travail allait expirer en 2025, ont obtenu une place dans le programme des candidats. Ils ont gagné à la loterie
, raconte-t-il.
On dépend [d’employés] qualifiés, indique Marc Henry, copropriétaire du restaurant Copperhouse, à Yellowknife. C’est difficile à trouver localement.
Selon l’entrepreneur, le gouvernement fédéral ne faciliterait en rien l’embauche de travailleurs essentiels venant de l’étranger. Il existe différentes voies pour l’embauche, mais on voit que le gouvernement a ajouté des barrières à l’entrée, et plusieurs de ces voies sont actuellement inutilisables
, déplore-t-il.
La Chambre de commerce de Yellowknife salue pour sa part l’obtention des 47 places supplémentaires.
En entrevue à CBC/Radio-Canada, le directeur général, Matt Halliday, souligne que plusieurs permis de travail arrivent bientôt à échéance et que cet ajout améliorera réellement les choses.
Or, il en faudra plus, selon lui, pour répondre aux besoins du marché du travail aux T.N.-O.
Idéalement, nous aurions plus de places dans le programme. [Le gouvernement fédéral] aurait également un plan de travail bien développé et saurait quels secteurs en particulier ont besoin d’appui, conclut-il.
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