Aux T.N.-O., les changements climatiques ont doublé les risques de canicules en 2025

Un texte de Thomas Ethier
Les changements climatiques d’origine humaine ont multiplié par deux la probabilité d’avoir été responsables des vagues de chaleur dans le sud des Territoires du Nord-Ouest (T.N.-O.) au cours de l’été. C’est ce que conclut une analyse d’Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) conduite en juillet et en août au pays.
À l’échelle du pays, l’été 2025 arrive au 11e rang des plus chauds jamais enregistré, selon les résultats présentés mercredi aux médias par des experts d’ECCC.
Des scientifiques fédéraux ont étudié les canicules de juillet et d’août partout au Canada, afin de déterminer leur probabilité accrue en raison de l’influence humaine, principalement due à l’utilisation de combustibles fossiles.
Dans la région du sud des T.N.-O., deux vagues de chaleur ont été enregistrées, soit au début et à la fin du mois d’août.
Or, dans le Nord canadien, c’est en hiver que les changements les plus marquants sont observés.
On prévoit moins de froids extrêmes dans le Grand Nord, a souligné le Dr Nathan Gillett, chercheur scientifique spécialiste des changements climatiques à ECCC.
On pense à des effets comme la fonte du pergélisol, qui représente un impact important dans le Grand Nord. Il est clair que le réchauffement climatique en est la cause, et c’est un enjeu auquel on doit se préparer.
En janvier, des températures anormalement élevées enregistrées presque partout aux T.N.-O. ont sérieusement endommagé des routes d’hiver, dont celle de la vallée du Mackenzie, qui relie la région du Sahtu au sud du territoire.
Malgré un été sans épisode extrême, les vagues de chaleur demeurent de plus en plus fréquentes dans le Nord canadien, et il est de plus en plus probable que la cause soit les changements climatiques, a indiqué le Dr Gillett.
ECCC note également que les périodes de grandes chaleurs se sont manifestées plus tardivement qu’à l’habitude aux Territoires du Nord-Ouest.
Habituellement, juin est le mois le plus chaud. Mais cette année, les périodes de chaleur notable n’ont commencé qu’à la mi-juillet pour se poursuivre en août, a précisé Jennifer Smith, météorologue nationale de sensibilisation aux alertes pour le service météorologique d’ECCC.
Attribués en grande partie à la chaleur, les feux de forêt dans le sud du territoire ont forcé l’évacuation des communautés de Whati et de Fort Providence, à la fin du mois d’août.
Résultats similaires au Yukon
Une autre étude menée par l’organisme indépendant Climate Central présente des conclusions semblables pour le territoire du Yukon.
Le réchauffement qui y a été enregistré cet été est en grande partie causé par le dérèglement climatique, conclut-on.
Les températures enregistrées de juin à août y étaient de 0,9 °C plus élevées que la normale.
Tant que nous nous continuerons à brûler du combustible fossile et à réchauffer la planète, ces températures estivales seront de plus en plus chaudes, et de plus en plus de gens et d’écosystèmes seront touchés, a déclaré Kristina Dahl, vice-présidente de Climate Central.
Elle souligne que des températures plus chaudes et sèches augmentent les risques de catastrophes liées aux feux de forêt.
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