La demande et les prix de l’immobilier sont à la hausse dans le Nord canadien

Des maisons sur pilotis à Iqaluit, au Nunavut. La Société canadienne d’hypothèque et de logement a récemment publié un rapport sur les tendances du marché de l’habitation dans le Nord. (Claudiane Samson/Radio-Canada)
Selon le rapport annuel de la Société canadienne d’hypothèque et de logement (SCHL) publié mercredi, l’économie croissante du Grand Nord a créé de la pression sur la disponibilité et l’abordabilité du logement dans les territoires en 2022, particulièrement au Nunavut.

Le rapport a analysé les tendances du logement et de la démographie dans les trois territoires, sur la base de données de recensement et d’études de marché. Selon cette analyse, le prix des logements et les coûts des terrains et de la main-d’œuvre dans le Nord ont augmenté, en 2022, alors que la croissance dans l’offre de logements était limitée.

Le rapport révèle également que les données du recensement de 2021 montrent des signes d’amélioration « dans certaines parties du spectre du logement » dans le Nord par rapport à 2016, mais la situation générale s’est détériorée.

« Les mauvaises conditions en ce qui a trait à l’abordabilité, la qualité et la taille des logements persistent dans tous les grands centres », indique le rapport.

Le rapport annuel mentionne aussi que le taux de besoins impérieux en matière de logement est plus élevé à Whitehorse, à Yellowknife et à Iqaluit qu’ailleurs au pays. La moyenne pour le Canada est de 10,1 %, alors qu’au Yukon et aux Territoires du Nord-Ouest, ce taux est juste au-dessus de 13 %. Au Nunavut, il est de 32,9 %.

Un ménage éprouve des besoins impérieux en matière de logement si son habitation ne satisfait pas à au moins une des trois normes d’acceptabilité : qualité convenable, taille convenable ou abordabilité. Un logement est considéré comme abordable s’il coûte moins de 30 % du revenu total d’un ménage.

Yukon

La forte croissance de la population du Yukon a contribué à une pénurie de logements. Le taux d’inoccupation sur le marché locatif est descendu à 0,8 % en avril et le prix des maisons individuelles a atteint des sommets.

L’expansion du secteur minier au Yukon a entraîné la plus forte hausse relative du produit intérieur brut réel au pays en 2021, souligne le rapport.

Le quartier de Whistle Bend, à Whitehorse (Vincent Bonnay/Radio-Canada)

Aussi, le taux de besoins impérieux en matière de logement a baissé à Whitehorse comparativement à 2016. Cette baisse, selon le rapport, est « entièrement attribuable à une diminution de la proportion de la population qui vivait dans des logements inabordables en 2021 par rapport à 2016 ».

Le rapport attribue ce changement à l’augmentation de revenus plus rapide que celle des frais de logement, aux mesures de soutien pour les locataires à faibles revenus et à la construction de logements collectifs.

Le rapport reconnaît également que les besoins impérieux en matière de logement ne tiennent pas compte de la hausse du taux d’itinérance au Yukon.

Territoires du Nord-Ouest

La population vieillissante des Territoires du Nord-Ouest a un impact sur le marché du logement, selon le rapport, qui indique que le parc de logements existants est mal adapté pour répondre à leurs besoins.

Le territoire et la capitale ont un marché de l’emploi solide, un faible taux de chômage et un haut taux d’activité. Le taux de chômage a atteint 4,1 % cette année, le plus bas en 17 ans.

Le territoire est aussi le seul endroit au pays à avoir connu une hausse du taux de propriétaires-occupants, selon les données de recensement de 2021.

Un quartier de Yellowknife, le 3 mai 2022 (Claude St-Denis/Radio-Canada)

L’abordabilité est toutefois un enjeu, aux Territoires du Nord-Ouest, surtout pour les personnes âgées et les ménages autochtones qui sont locataires.

Plus du quart des ménages locataires autochtones à Yellowknife, soit 26,6 %, ont plus de difficulté à se payer un logement dont le loyer est abordable, ce qui dépasse légèrement la moyenne canadienne (25,4 %).

Le rapport indique aussi que près de 35 % des personnes âgées de Yellowknife ont un loyer inabordable.

Nunavut

L’économie du Nunavut a connu une croissance, en 2021, alimentée principalement par le secteur minier. Ce secteur représentait environ 37 % du PIB en 2021.

Pourtant, plus du tiers des ménages, soit 34 %, « n’ont pas été en mesure d’obtenir un logement du marché sans aide en 2020 », selon le rapport.

La question de l’abordabilité du logement était particulièrement difficile chez les jeunes et les familles monoparentales.

Les besoins impérieux en matière de logement étaient les plus élevés au Nunavut que partout ailleurs au Canada.

Vue d’Iqaluit, au Nunavut, à la fin juillet (Kate Kyle/CBC)

Le rapport note qu’un tiers des ménages sont dans des logements « inabordables ou non convenables du point de vue de la qualité ou de la taille, et n’ont pas les moyens de se payer un autre logement dans leur collectivité ».

La majorité des locataires d’Iqaluit habitent des logements sociaux fournis par la Société d’habitation du Nunavut ou des logements pour le personnel des gouvernements du Nunavut et du Canada. Malgré cela, la capitale fait face à une forte demande et à une offre limitée, ce qui pousse le taux d’inoccupation à « un niveau critique, voire pratiquement nul », inférieur à 1 %.

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