L’Association franco-culturelle de Yellowknife a fêté ses 40 ans

Un texte de Thomas Ethier
Près de 175 francophones et francophiles des Territoires du Nord-Ouest ont célébré samedi les 40 ans de l’Association franco-culturelle de Yellowknife (AFCY) à l’occasion d’une fête animée par le musicien Yves Lambert et son groupe.
Un véritable travail de recherche a été déployé dans le cadre des préparatifs, afin de résumer quatre décennies d’histoire dans un livret offert aux gens venus faire la fête à l’hôtel Explorer de Yellowknife.
Résidente de longue date, Lise Picard est venue célébrer l’association qu’elle a elle-même contribué à créer, en 1985, quelques années après son arrivée à Yellowknife.
Quand on avait le mal du pays, on venait aux activités de l’association, on rencontrait de nouvelles personnes, et on s’est fait des amis qui sont de la famille aujourd’hui, souligne-t-elle.
Parmi les nombreux groupes invités à se produire à Yellowknife par l’AFCY, La Bottine souriante a joué une première fois en 1987, puis en 1995.
C’est d’ailleurs l’affiche de ce dernier concert, repérée par hasard dans un restaurant de Yellowknife au début de 2025, qui a donné à l’AFCY l’idée d’inviter le cofondateur du groupe, Yves Lambert, pour son 40e anniversaire.
Ça a pas mal changé depuis 1987. Cette ville avait alors les allures d’un village; il n’y avait pas encore tous ces édifices, indique l’artiste.

Il raconte que plusieurs jeunes de Joliette, son village natal au Québec, ont eu « l’appel du Nord » dans les années 1970.
L’un de ses bons amis, surnommé « le Pif », a d’ailleurs passé la majeure partie de sa vie à Yellowknife. Lui non plus n’a pas manqué le concert de samedi.
Des contributions majeures
Au fil des décennies, l’AFCY aura été au premier plan d’initiatives d’envergure, dont la construction de l’école francophone Alain-St-Cyr et de la garderie Plein soleil, ou encore la mise sur pied de la station Radio Taïga.

Lise Picard a pu observer les effets de ces réalisations.
Ça a fait beaucoup de petits. L’AFCY est à l’origine de plusieurs organismes qui sont maintenant essentiels au développement de la communauté francophone, à sa croissance démographique et à sa pérennité, indique-t-elle.
Sur la scène culturelle, l’AFCY se donne également pour mission de faire émerger et d’appuyer les créateurs francophones de la communauté.
Yves Lécuyer, auteur-compositeur-interprète de Yellowknife, s’y est forgé une notoriété locale et a assuré les premières parties d’artistes de renom, dont Vincent Vallières et Émile Bilodeau.
L’influence de l’AFCY sur mon parcours est assez simple : je pense que presque tous mes concerts à Yellowknife, je les ai faits grâce à l’AFCY, et dans le cadre de leurs événements, dit-il.

L’AFCY a connu des défis au cours des dernières années, notamment en ce qui a trait au financement et à la rétention d’employés.
Maxime Joly, directeur général de l’AFCY, évoque également des succès, mentionnant la fondation récente du Théâtre du 62e parallèle et l’obtention des mandats jeunesse et petite enfance, en plus de l’organisation de nombreux concerts dans les salles de spectacle de la ville.

Le directeur souligne à grands traits l’élargissement de l’équipe de l’association, qui accueillait un troisième employé au printemps 2025.
C’est une grosse évolution. Il y a encore tellement de potentiel et beaucoup de travail à faire, affirme le directeur.
Maxime Joly rappelle que l’AFCY travaille avec, et pour, une francophonie ténoise multiculturelle et en constante évolution.
La francophonie des T.N.-O. vient de partout au Canada : de l’Acadie, de l’Ontario, du Québec, du Manitoba, de la Saskatchewan, de partout. On voit également arriver une importante diaspora francophone, venue d’Afrique et d’Europe, s’installer parmi nous et contribuer à l’évolution de notre paysage culturel.
La mission, elle, demeure la même qu’à ses débuts.
En fin de compte, l’AFCY, c’est une association d’individus qui choisissent de se regrouper pour vivre leur vie en français.
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