Élections territoriales au Nunavut : les derniers résultats désormais connus

Un texte de Thomas Ethier
Les derniers résultats des élections territoriales qui ont eu lieu lundi au Nunavut ont finalement été dévoilés mardi matin. Des courses serrées imposent toutefois un recomptage judiciaire dans 3 des 22 circonscriptions.
Le prochain gouvernement sera composé de quelques députés sortants et de nombreux nouveaux venus.
On apprenait notamment mardi matin que Pamela Hakongak Gross, vice-première ministre, a été défaite dans Cambridge Bay par le directeur général de l’Association inuit Kitikmeot, Fred Pederssen, qui a obtenu 330 votes.
Le député sortant et ancien ministre de la Santé, John Main, a pour sa part été réélu dans Arviat Nord-Whale Cove avec 229 votes. Dans Arviat Sud, Jamie Kablutsiak a été élu par 255 électeurs.

Cecile Nelvana Lyall a remporté son siège avec 294 votes dans Netsilik, contre quatre adversaires.
Dans la circonscription de Gjoa Haven, David Porter l’a emporté avec une très mince avance de 8 votes sur sa rivale Megan Porter, ce qui représente un écart de 2,1 %.
Recomptage dans 3 circonscriptions
Pour pouvoir confirmer une victoire dans une circonscription, il faut que le nombre de votes entre deux candidats soit supérieur à 2 % du total des votes exprimés.
Élections Nunavut a confirmé que trois circonscriptions feront l’objet d’un recomptage judiciaire.
Dans Aggu, la députée sortante, Joanna Quassa, ancienne ministre de l’Environnement qui a démissionné du gouvernement, est presque à égalité avec Erasmus Ivvalu. Elle a récolté 106 votes contre 103 pour son adversaire.
Dans Pangnirtung, avec 125 votes, Johnny Mike est en avance de 2 voix sur Nathaniel Julai Alikatuktuk.
Dans Quttiktuq, Steven Taqtu a obtenu 113 votes contre 109 pour Philip Kalluk.
Un taux de participation très bas
Le scrutin a également été marqué par un taux de participation très faible, soit de 37 %. C’est le plus bas depuis les premières élections territoriales au Nunavut, en 1999.
À l’époque, il avait été de 88,59 %, puis avait baissé à chaque élection. En 2021, le taux de participation avait été de 49,91 %.
Un mandat chargé
Le prochain gouvernement aura la lourde tâche de s’attaquer à plusieurs dossiers importants.
La dévolution des pouvoirs de gestion des terres publiques et des ressources, prévue pour 2027, représente un dossier majeur pour le Nunavut, qui devra rapatrier ces responsabilités vers Iqaluit.

Le prochain conseil des ministres aura également le mandat de s’attaquer à la crise du logement qui fait rage dans le territoire.
Le gouvernement sortant s’est notamment engagé à construire 3000 logements entre 2022 et 2030. La construction de seulement 855 logements avait été lancée au printemps 2025, selon des données fournies par la Société d’habitation du Nunavut.
Les questions entourant la santé mentale se sont également imposées comme un enjeu électoral majeur. En juin dernier, le gouvernement du Nunavut et l’organisation Nunavut Tunngavik inc. (NTI) ont déclaré une crise du suicide sur le territoire.
À ces questions s’ajoutent le coût élevé de la vie et l’insécurité alimentaire, qui sont parmi les préoccupations majeures des électeurs.
Deux organismes d’Iqaluit, le centre alimentaire Qajuqturvik et l’organisme Qupanuaq, ont réclamé l’engagement du prochain gouvernement de s’attaquer à l’insécurité alimentaire.

D’après Statistique Canada, 78,5 % des enfants inuit âgés de 1 à 14 ans souffraient d’insécurité alimentaire en 2022.
Les élus devront également porter les revendications du Nunavut auprès d’Ottawa sur les questions de la sécurité et de la souveraineté de l’Arctique.
Un groupe de travail chargé par le Nunavut et NTI d’élaborer une stratégie de sécurité et de souveraineté de l’Arctique a présenté ses résultats en septembre. Leur rapport servira notamment à présenter des demandes à Ottawa au sujet du rôle du Nunavut dans les prochains grands projets nationaux
Avec des informations d’Anaïs Elboujdaïni
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