Des jeunes du Nunavut initiés à la littératie financière

Des jeunes regardent une présentation.
La formatrice Tupaarnaq Kopeck enseigne des notions de littératie financière à un groupe de jeunes rassemblés à Cambridge Bay, au Nunavut, dans le cadre d’une formation de trois jours. (Photo : Tupaarnaq Kopeck)

Face aux obstacles entourant l’accès aux services bancaires dans certaines régions du Nord, des jeunes du Nunavut ont été conviés à Cambridge Bay pour une formation de trois jours sur la littératie financière, organisée cet automne par la Société de formation inuit Makigiaqta.

Selon la formatrice Tupaarnaq Kopeck, certains jeunes présents à la formation n’avaient pas de compte bancaire et étaient impatients d’en apprendre plus.

Ils auraient eu avantage à ramener la matière que j’enseigne avec eux dans leur communauté et à appliquer ces enseignements. Or, ils n’ont pas pu le faire parce qu’ils n’ont pas de compte bancaire, indique-t-elle.

L’organisme Prosper Canada estime que 15 % de la population autochtone au Canada n’a pas de compte bancaire, comparativement à 2 % pour la population totale.

Au Nunavut, certaines petites communautés n’ont aucun centre bancaire.

Le formateur Juutai McKitrick se souvient de la difficulté, lorsqu’il était jeune, d’ouvrir un compte dans la communauté de Coral Harbor, au Nunavut.

Il n’y a pas d’adresses dans ma communauté, les rues n’ont pas de noms et aucune des adresses n’est enregistrée. Tout le monde reçoit son courrier par boîte postale, et plusieurs banques ne reconnaissent pas les numéros de boîte postale comme adresse valide, dit-il.

Il ne s’agit là que d’un exemple, selon M. McKitrick, des barrières auxquelles peuvent faire face les Inuit qui souhaitent ouvrir un compte bancaire.

Il dit militer aujourd’hui pour un meilleur accès aux services bancaires, en incitant les municipalités à répertorier les adresses de rue et en examinant la possibilité d’offrir des services bancaires au bureau de poste.

La Banque des Premières Nations a ouvert une première succursale à Igloolik en 2024, dans le but d’y permettre un accès aux services bancaires, selon ce qu’indique la gérante de la succursale d’Iqaluit, Kathleen Gomes.

Elle souligne que les résidents des communautés qui n’ont pas encore de succursale ont l’option d’ouvrir un compte en ligne, ou d’appeler une succursale pour obtenir de l’aide.

Dans une déclaration, la Banque RBC dit s’engager à ce que l’éducation financière rejoigne les jeunes là où ils se trouvent.

La Banque CIBC dit pour sa part offrir des options de rendez-vous en ligne aux clients qui ne peuvent se rendre en personne en succursale.

Mme Kopeck recommande pour sa part aux jeunes qui habitent une communauté sans centre bancaire d’explorer les options sur Internet et de ne pas hésiter à demander de l’aide auprès de leur entourage.

Ils peuvent accomplir beaucoup de choses par eux-mêmes à partir de chez eux, sur leur ordinateur, assure-t-elle.

Avec les informations de Bianca McKeown

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