Des Nunavimmiut réclament plus de la part d’Élections Canada à la suite de ratés

Quelques jours après la publication du rapport d’Élections Canada sur les ratés au Nunavik lors des élections fédérales, des citoyens réclament plus de réponses.
Lors de l’élection, aucun bureau de vote n’était ouvert dans deux villages, à Akulivik et à Ivujivik. Dans sept autres villages, les bureaux ont fermé plus tôt que prévu.
Russ Johnson, qui a déjà vécu au Nunavik et a participé à la campagne de la députée libérale Mandy Gull-Masty, ne décolère pas.
On a eu droit qu’à une série de demi-vérités et de demi-reconnaissances, dit-il depuis son domicile à Montréal.
Le rapport d’Élections Canada reconnaît plusieurs lacunes. Parmi celles-ci : un plan qui manquait de consultation auprès des communautés, l’absence de sensibilisation obligatoire par le directeur du scrutin avant le jour du vote et des services électoraux offerts uniquement en français dans des villages où l’inuktitut est la langue première, suivi de l’anglais.
Selon Russ Johnson, ces problèmes découlent du fait que les opérations sont gérées depuis le Sud, loin des réalités locales.
Il se demande notamment pourquoi le personnel électoral a pu partir plus tôt à cause de la mauvaise météo, alors que des hébergements avaient été assurés.
Engagement local
Le maire d’Ivujivik, Adamie Kalingo, raconte avoir vu le personnel d’Élections Canada arriver dans sa communauté et repartir seulement une heure plus tard, sans qu’aucun vote n’ait pu avoir lieu.
Il y voit une nouvelle preuve que les Nunavimmiut sont laissés pour compte.
Il espère que ce rapport conduira à une meilleure consultation et à une plus grande communication à l’avenir.
Élections Canada prévoit dorénavant de collaborer avec chaque communauté pour recruter et former du personnel local.
C’est une raison de plus pour laquelle un engagement rapide et significatif est primordial, et c’est pourquoi nous nous engageons à garantir ce type d’engagement à l’avenir, a déclaré l’organisation dans une réponse écrite à CBC.
Audit indépendant?
Le rapport propose plusieurs recommandations, notamment que le directeur du scrutin s’engage plus auprès des communautés, qu’il doive rendre davantage de comptes et qu’il bénéficie du soutien d’équipes connaissant la réalité des communautés autochtones et nordiques.
Russ Johnson réclame un audit indépendant.
Les personnes qui ont fait preuve d’incompétence sont celles qui ont dirigé ce rapport, assure-t-il.
Élections Canada a précisé que, selon sa charte, il leur est possible de mener des audits indépendants et objectifs ou des enquêtes ciblées qui se réalisent plus rapidement.
Dans le cas du Nunavik, l’organisation a choisi de mener une enquête.
De son côté, la députée Mandy Gull-Masty prévoit de présenter un projet de loi pour corriger certaines lacunes relevées dans le rapport. Elle a déclaré que son rôle est de soutenir ses électeurs et de tenir Élections Canada responsable des changements nécessaires, et que ce rapport constitue une première étape importante sur cette voie.
Avec les informations de Samuel Wat
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