Au Yukon, de nouveaux panneaux frontaliers ne font pas l’unanimité

Certaines personnes jugent que les anciens panneaux (à gauche) représentaient mieux le territoire que les nouveaux (à droite). (Radio-Canada)

Le gouvernement du Yukon s’affaire à moderniser les panneaux d’accueil aux neuf postes frontaliers du territoire avec l’Alaska et la Colombie-Britannique, mais des habitants de chaque côté de la frontière ne s’en réjouissent pas.

Certains déplorent l’absence de consultation publique, le prix élevé et l’octroi du contrat à une entreprise qui n’est pas du Yukon.

Le photographe animalier Steve Wilson a publié des photos des nouveaux panneaux en ligne. Cela a suscité des dizaines de commentaires et de partages.

Selon le résident de Whitehorse, l’une des plaintes concerne la décision du gouvernement yukonnais d’engager le cabinet d’architectes Fathom Studios, basé en Nouvelle-Écosse, pour concevoir les panneaux.

« Se rendre à 6000 kilomètres de chez soi pour obtenir un design de la part de personnes qui ne sont probablement jamais venues ici, sans parler de vivre ici et d’aimer cet endroit, cela semble tout simplement très étrange », a déclaré Steve Wilson.

Le design lui-même a suscité l’ire. « Il a l’air d’être en plastique. Le plastique, c’est du faux, et le Yukon n’a rien de faux », a lancé le photographe.

Erin Gray, un guide touristique en Alaska, pose aux côtés d’un des anciens panneaux du Yukon. (Photo : Erin Gray)

Erin Gray est guide touristique en Alaska pour l’entreprise Frontier Excursions. Il emmène régulièrement des clients de l’autre côté de la frontière, sur la route du Klondike. Il dit avoir remarqué que ses clients sont moins enclins à s’arrêter pour se faire photographier avec les nouveaux panneaux.

« En tant que guides, nous racontons des histoires sur la ruée vers l’or, sur Jack London, etc. Et nous arrivons à ce panneau en plastique qui ne correspond à rien. »

Le guide touristique a lancé une pétition pour le retour des anciens panneaux, qui a recueilli, jusqu’à maintenant, plus de 240 signatures.

Un coût supérieur à 500 000 $

Le gouvernement du Yukon a confirmé que le projet avait coûté au total plus d’un demi-million de dollars.

Plus de 300 000 $ ont été versés à la société Hvatech Systems inc. de Whitehorse. Elle est chargée de la fabrication et de l’installation des nouveaux panneaux. « Cela peut sembler beaucoup, mais ce n’est pas le cas », a indiqué Molly Keizer, responsable de la tôlerie et de la soudure pour Hvatech.

Selon elle, les réactions en ligne sont décourageantes, particulièrement pour ses jeunes collègues qui sont fiers de leur travail. «Ils sont déçus d’entendre des réactions négatives, mais je ne cesse de leur rappeler que les choses positives ne se retrouvent pas sur les médias sociaux», a-t-elle dit.

Cameron Webber, analyste en communication au ministère du Tourisme et de la Culture du Yukon, explique que les panneaux d’origine avaient peut-être l’air en bon état depuis une voiture en mouvement, mais que de plus près, le bois était visiblement en train de pourrir.

« Nous pensions que nous aurions plus de mal à les enlever, mais un vent violent aurait pu les renverser », a affirmé Cameron Webber, en précisant que les nouveaux panneaux sont faits de panneaux d’aluminium et d’acier galvanisé.

Le gouvernement du Yukon a déclaré que les panneaux n’avaient pas été remplacés depuis 25 ans. Ils ont été remis à neuf à de nombreuses reprises, et il a été établi qu’il n’était pas rentable de procéder à d’autres rénovations.

Laurel Parry (à droite), une résidente de Whitehorse, souhaite que les gens soient plus gentils à l’égard des nouveaux panneaux du Yukon.
(Photo Laurel Parry)

Un aspect sur lequel tout le monde semble s’entendre est l’intégration d’œuvres d’art réalisées par des artistes locaux et inspirées par les régions où les panneaux seront installés.

Laurel Parry, une retraitée de Whitehorse, a travaillé pour le département du tourisme, mais ne s’est pas impliquée dans le projet des panneaux d’accueil.

Elle craint que les artistes et les propriétaires d’entreprises locales ne soient lésés par les réactions des médias sociaux. « Je pense que si les gens étaient un peu plus gentils, ils se rendraient compte qu’ils peuvent blesser les gens. »

Elle aimerait que les gens se renseignent plus avant de devenir émotifs. « Ce n’est qu’un panneau devant lequel on peut prendre une photo », croit-elle.

À lire aussi :

Radio-Canada

Pour d’autres nouvelles sur le Canada, visitez le site de Radio-Canada.

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Laisser un commentaire

Note: En nous soumettant vos commentaires, vous reconnaissez que Radio Canada International a le droit de les reproduire et de les diffuser, en tout ou en partie et de quelque manière que ce soit. Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette.
Nétiquette »

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *